Gerhard
F. HASEL
Le
livre de Daniel contient un bon nombre de caractéristiques
qui lui sont propres. La plus remarquable est l'annonce d'événements
futurs comme le développement et la domination d'empires
universels ou la chute de puissances historiques telles que Babylone,
et plus tard Rome, se terminant par l'établissement d'un
royaume éternel â la fin des temps. L'intérêt
du livre sur le plan historique - en rapport avec le peuple d'Israël
et les grandes nations de la terre en général -
est, depuis des siècles, un sujet de recherches pour les
théologiens. Il vint un temps où les savants durent
se prononcer sur la question des événements historiques
sur lesquels le livre de Daniel donne des informations. Dans certains
milieux, il est devenu courant de parler, à propos de ce
livre, d'" erreurs " historiques et d'en tirer un argument
en faveur d'une rédaction tardive, au 2e siècle
avant Jésus-Christ plutôt qu'au 6e siècle
avant Jésus-Christ. Dans ce domaine, les recherches archéologiques
et linguistiques ont provoqué une véritable révolution.
Quelques éléments avancés en faveur de la
valeur historique de ce livre seront abordés sous les quatre
rubriques suivantes :
1 - Les personnages (Nebucadnetsar, Belschatsar, Darius le Mède)
;
2 - Les noms (babyloniens, perses, grecs) ;
3 - Les dates (Dan. l : 1 ; 7:1; 8:1; 9:1) ;
4 - La langue araméenne.
A - VALEUR HISTORIQUE DES PERSONNAGES
Examinons
en premier lieu les personnages historiques importants présentés
dans le livre de Daniel: Nebucadnetsar, Belschatsar et Darius
le Mède.
1.
- Les réalisations architecturales de Nebucadnetsar
La
ville de Babylone possède une histoire qui remonte très
loin dans le temps. Cependant, dans le livre de Daniel, Nebucadnetsar
est mentionné comme celui qui construisit Babylone et en
fit sa résidence royale : " N'est-ce pas ici Babylone
la grande, que j'ai bâtie, comme résidence royale,
par la puissance de ma force et pour la gloire de ma magnificence
? " (Dan. 4 : 30) Nebucadnetsar est le fier bâtisseur
de la nouvelle Babylone.
Bien que de nombreuses allusions soient faites à Babylone
dans les ouvrages d'Hérodote, de Crésius, de Strabon
et de Pline , aucune d'entre elles ne mentionne Nebucadnetsar
comme le bâtisseur de la nouvelle cité. On en a donc
déduit que le livre de Daniel donnait une information erronée.
Cependant, des documents contemporains découverts par des
archéologues démontrent que nous pouvons nous fier
â l'histoire contenue dans le livre de Daniel. Par exemple,
un des documents stipule : " Puis je (Nebucadnetsar) construisis
le palais, siège de mon royaume, dépôt de
la race humaine, demeure de joie et de réjouissance ".
Grâce à cet exemple frappant, le Prof. J.A. MONTGOMERY
est amené à conclure que " les termes mêmes
dans lesquels l'histoire (de Daniel) est rapportée rappellent
ceux de l'akkadien ". L'auto-glorification du roi est historiquement
vraie. Pour ce qui est de la construction, l'activité de
Nebucadnetsar est presque partout évidente à Babylone.
Selon le Prof. H. W. F. SAGGS, cela " indique qu'il aurait
pu, à juste titre, prononcer les paroles qui lui sont attribuées
dans Dan. 4 : 30 ". Cette précision historique embarrasse
ceux qui suggèrent que le livre de Daniel fut écrit
au 2e siècle avant Jésus-Christ. Ainsi, le Prof.
R. H. PFEIFFER, de l'Université de Harvard, doit admettre
que " nous ne saurons certainement jamais comment notre auteur
a pu apprendre que la nouvelle Babylone était l'uvre
de Nebucadnetsar (4 : 30), comme les fouilles l'ont prouvé
". Si nous considérons que Daniel est l'auteur du
livre datant du 6e siècle avant Jésus-Christ, alors
toutes les difficultés disparaissent, parce que nous avons
le récit d'un témoin oculaire confirmé par
les découvertes archéologiques.
2.
- La folie de Nebucadnetsar
Pendant un certain temps, le récit de la folie de Nebucadnetsar
(Dan. 4) a été fort controversé. On l'appelait
un " conte ", un " souvenir confus des années
que Nabonide passa à Teima en Arabie ". Cette théorie
reçut en 1955 le soutien supplémentaire de savants
qui firent, dans la Grotte 4 de Qumram (4Q ou Nab), la découverte
de quatre fragments d'un texte inconnu publiés l'année
suivante sous le titre : " La prière de Nabonide ".
Ils sont présentés comme étant la prière
de Nabonide, " le grand roi, lorsqu'il fut frappé
de furoncles malins sur l'ordre du DIEU TRES HAUT en la ville
de Teman ". Nabonide, dernier roi de Babylone, fut, dit-on
frappé " pendant sept ans , jusqu'à ce que
vienne un devin (ou exorciste) , qui était juif ".
Le roi obtint le pardon de ses péchés et fut guéri
par le devin exorciste.
Plusieurs savants ont émis l'idée que l'histoire
de la folie de Nebucadnetsar dépendait de la " prière
de Nabonide " , " rédigée au début
de l'ère chrétienne, bien que le récit lui-même
puisse être antérieur de quelques siècles
". On affirma que l'auteur de Dan. 4 avait confondu les noms
de Nebucadnetsar et de Nabonide et (ou) remanié des traditions
plus anciennes concernant Nabonide. Cette position repose sur
une hypothèse peu défendable ; elle suppose que
:
1. - le livre de Daniel a été écrit tardivement
;
2. - le contenu de la " prière de Nabonide "
est plus vieux que sa forme écrite actuelle ;
3. - la " prière de Nabonide " est essentiellement
historique. On a aussi prétendu que Nabonide était
resté sept ans dans la ville arabe de Teima et l'on croyait
pouvoir confirmer ce fait par les " sept années "
de maladie à Teima mentionnées dans les fragments
de Qumran.
De nouvelles découvertes ont modifié la situation,
de telle sorte que l'hypothèse a dû être abandonnée.
Des documents cunéiformes contemporains provenant des stèles
de Haran publiés pour la première fois en 1958,
nous informent que Nabonide demeura pendant " dix ans "
à Teima et non pendant sept années, et qu'il y vint
poussé par des raisons politiques . Cela jette un sérieux
doute sur la véracité historique de l'information
que contient la prière de Nabonide ". Ainsi, les découvertes
plus récentes remettent en question les hypothèses
qui se fondait sur cet écrit.
Entre Dan. 4 et la " prière de Nabonide ", il
y a des différences marquantes qui ne doivent pas nous
échapper :
1. - Nebucadnetsar subit une maladie à Babylone ; Nabonide,
lui, se trouve à Teima.
2. - La maladie de Nabonide est décrite comme étant
constituée de " furoncles malins ", comme une
" grave éruption " ou une inflammation importante
", alors que Nebucadnetsar est atteint d'un désordre
mental peu courant, semblable à une variété
de monomanie .
3. - Dans Dan. 4, la maladie de Nebucadnetsar se révèle
être le châtiment de Hybris, alors que Nabonide est
apparemment puni pour un acte d'idolâtrie.
4. - " Nebucadnetsar fut guéri par Dieu lui-même,
lorsqu'il reconnut sa souveraineté, tandis qu'un exorciste
juif guérit Nabonide ... " II est certainement juste
de dire que la " prière de Nabonide " dans sa
forme actuelle est plus récente que Dan. 4. En comparant,
il est aussi correct d'affirmer que " nous ne pouvons parler
d'une relation littéraire directe " entre Dan. 4 et
la " prière de Nabonide ". Les différences
essentielles entre les deux militent contre l'hypothèse
qu'une tradition concernant primitivement Nabonide aurait été
appliquée au roi Nebucadnetsar dans Dan. 4. L'assyriologue
britannique bien connu, D. J. WISEMAN, fait cette remarque : "
Rien de ce que l'on connaît de la retraite de Nabonide à
Teima ne soutient la thèse que cet épisode est un
récit confus d'événements se rapportant à
la fin du règne (de Nebucadnetsar) ". Nous pouvons
ajouter que la réciproque est tout aussi vraie .
Sur la base de données extra-bibliques, on a fait remarquer
que Nebucadnetsar " n'abandonna pas le trône "
et qu'il est vraisemblable que son nom a été substitué
à celui de Nabonide dans Dan. 4. Mais on a publié
récemment de nouveaux documents extra-bibliques qui fournissent
une information historique solide concernant le dérangement
mental de Nebucadnetsar.
L'assyriologue A. K. GRAYSON a fait paraître en 1975 un
texte cunéiforme fragmentaire (BM 34113 = sp 213), à
partir des trésors du British Museum, qui mentionne Nebucadnetsar
et Evil-Merodac, son fils et son successeur sur le trône
de Babylone .
La tablette babylonienne est si fragmentaire que seul le contenu
se trouvant sur une face est traduisible ; il subsiste même
un bon nombre de doutes. Les lignes 2-4 mentionnent Nebucadnetsar
et il est dit que " sa vie (lui) apparut sans aucune valeur
" et qu'" il se tint debout et prit la bonne route pour
(...) ". Les lignes 5-8 mentionnent ce qui suit : "
Et (le) Babylon (ien) donne un mauvais conseil à Evil-Merodac
(...) puis il donne un ordre entièrement différent
mais (...) il ne tient aucun compte de la parole sortie de ses
lèvres, le (s) cour (tisan (s)...). Il changea, mais n'arrêta
pas (...) ". Malheureusement, concernant le thème
des lignes 5-8, aucune identification formelle ne peut être
faite. Il est possible que le sujet se rapporte à Nebucadnetsar
donnant des ordres à son fils Evil-Merodac, ce dernier
n'en tenant pas compte à cause de la conduite fantasque
de son père. Si Nebucadnetsar est l'acteur principal de
ce texte, alors des expressions telles que : " Il n'a pas
montré d'amour envers son fils ou sa fille (...) famille
et clan n'existent pas (...) ses soins ne tendaient pas à
augmenter la prospérité d'Esagil (et Babylone) "
peuvent facilement être comprises ; on se référerait
ici à la conduite étrange de Nebucadnetsar pendant
son désordre mental où il négligea sa propre
famille, son propre clan, le culte associé au temple complexe
d'Esagil, et l'intérêt de Babylone en général.
On peut supposer que le prince héritier Evil-Mérodac
fut forcé de prendre en main le gouvernement de son père
Nebucadnetsar pendant le temps que dura sa maladie. Dan. 4 nous
informe que, plus tard, Nebucadnetsar fut réintégré
dans sa pleine autorité royale (vers. 36).
Si notre interprétation de ce nouveau texte cunéiforme
est exacte, nous avons pour la première fois une donnée
historique contemporaine provenant d'une source extra-biblique
qui confirme l'histoire contenue dans Dan. 4.
3
- Belschatsar
Le livre de Daniel dépeint Belschatsar comme le souverain
de Babylone tué au moment de la chute de la ville en 539
avant Jésus-Christ (Dan. 5). Il est le fils du roi Nabonide
(556-539 avant Jésus-Christ) et exerce la corégence
avec son père au moment de la prise de la ville. On a affirmé
qu'aucune preuve historique nu soutient le fait que Belschatsar
a été " roi " ; par conséquent,
également, le livre de Daniel (5 : 1 ; 8 : 1) comporte
ici encore une " grave erreur historique ".
La découverte de textes babyloniens démontre sans
l'ombre d'un doute que Belschatsar exista et fut le fils de Nabonide,
dernier roi de Babylone . Il faut reconnaître que l'on n'a
encore trouvé aucun texte qui donne à Belschatsar
le titre de " roi " ; cependant un document mentionne
explicitement que Nabonide chargea Belschatsar de " royauté
" (sarrûtim). Le " récit en vers de Nabonide
" signale : " Il (Nabonide) confia le "camp"
à son (fils) aîné, le premier-né, il
ordonna à toutes les troupes du pays d'être sous
son (commandement). Il laissa (tout), lui confia la royauté.
Il se dirigea vers Teima (loin) vers l'ouest ".
Bien que Belschatsar ne soit pas appelé " roi ",
parce que son père l'était encore, il est dit que
Nabonide " lui confia la royauté ". Celle-ci
incluait une prise en main des rênes militaires du pays
et de cette façon Belschatsar jouissait des " attributs
royaux ". La fonction royale, avec la puissance qui en découlait,
comprenant, selon d'autres textes, l'entretien des lieux de culte
babyloniens. Cette tâche incombait au roi, ainsi que l'invocation
de son nom et de celui de son père lorsqu'on prêtait
serment ; de même pour la réception des tributs au
nom des deux . Le professeur E. J. YOUNG remarque avec justesse
: " La puissance royale de Belschatsar se manifeste plus
loin par le fait qu'il octroie des baux, donne des commandements
et accomplit un acte administratif en rapport avec 1e temple d'Erech
". En bref, sur la base de nombreux textes babyloniens, on
peut dire que Belschatsar avait en réalité les privilèges
d'un monarque et de ce fait pouvait être appelé "
roi ", malgré que sa position ait été
subordonnée â celle de son père Nabonide.
Belschatsar exerçait la fonction de roi ; le fait d'avoir
reçu le pouvoir royal lui permettait de diriger les affaires
du pays comme un souverain.
Dans le passé, les commentateurs ont éprouvé
bien des difficultés à dater avec précision
la première et la troisième année de Belschatsar
(Dan. 7 : 1 ; 8 : 1). Les inscriptions figurant sur les stèles
de Haran publiées en 1958 attestent que Nabonide resta
pendant dix années à Teima ; comme la " souveraineté
" fut accordée à Belschatsar au moment où
son père partit pour Teima, c'est-à-dire à
la fin de la sixième année de son règne,
en 550/549 avant J.-C., ce qu'un autre document cunéiforme
prouve historiquement , les dates de Belschatsar peuvent être
calculées avec précision pour la première
fois. La première année de Belschatsar (Dan. 7 :
1) fut l'année 550/549 avant J.-C. et sa troisième
année de règne (Dan. 8 : 1) correspond à
548/547 avant J.-C. Ainsi, entre les dates avancées pour
Dan. 8 et Dan. 9, la période est relativement courte, à
savoir seulement neuf ans si Dan. 9 est daté de l'année
de la chute de Babylone (539 avant J.-C.) ; en revanche une longue
période s'est écoulée entre Dan. 2 et Dan.
7, si la seconde année de Nebucadnetsar est aussi la deuxième
année de son règne (603 avant J.-C.). Les données
chronologiques dans Dan. 7 : 1 ; 8 : 1 ; et 9 : 1 concordent et
sont en harmonie avec la meilleure information historique actuelle
tirée des sources babyloniennes contemporaines.
Les textes babyloniens mentionnent clairement Nabonide comme le
père de Belschatsar. Pourtant, Dan. 5 : 11 et 18 donne
ce titre à Nebucadnetsar. En fait, le terme " père
" dans les langues sémitiques, y compris l'hébreu,
peut désigner le grand-père, un ancêtre encore
plus lointain ou même un prédécesseur dans
la fonction exercée. L'assyriologue britannique D. .T.
WISEMAN fait remarquer que le nom de " père "
attribué à Nebucadnetsar " ne contredit pas
les textes babyloniens qui décrivent Belschatsar commne
le fils de Nabonide, puisque ce dernier était un descendant
en ligne directe de Nebucadnetsar et pouvait bien lui être
apparenté aussi par sa femme ". Bien que Nabonide
fût l'usurpateur du trône babylonien occupé
par Labashimarduk, en 556 avant J.-C., comme son père Neriglisar
le fut pour le trône que possédait le fils de Nebucadnetsar,
Avilmarduk (Evil-Merodac), en 560 avant J.-C., Neriglisar avait
toutefois épousé une des filles de Nebucadnetsar
et on pense que Nabonide était aussi un gendre de Nebucadnetsar
. Dans ce cas, Nebucadnetsar était le grand-père
de Belschatsar par sa mère. Ainsi, en considérant
l'usage que font les langues sémitiques des termes "
père " et " fils ", on peut dire que Nebucadnetsar
était vraiment le père de Belschatsar et ce dernier,
le fils du premier (ils étaient dans la relation grand-père/petit-fils).
Les témoignages historiques des anciens documents et l'information
fournie dans le livre de Daniel concordent parfaitement.
4.
- Darius le Mède
Immédiatement après la mort de " Belschatsar,
roi des Chaldéens ", en octobre 539 avant J.-C., il
est mentionné dans Dan. 5 : 31 que Darius le Mède
" s'empara du royaume ". Cela peut vouloir dire qu'il
fut fait " roi du royaume des Chaldéens " (Dan.
9 : 1). Ce Darius le Mède ne doit pas être confondu
avec le roi de Perse plus tardif, Darius I, fils d'Hystaspe (521-486
avant J.-C.), car Darius le Mède était " de
la race des Mèdes " (Dan. 9 : 1), donc pas d'origine
perse.
La critique libérale a commis une grave erreur en affirmant
que le livre de Daniel s'était trompé sur ce point
(en plaçant le règne de Darius le Mède à
la suite de la chute de Babylone en 539 avant J.-C., alors qu'en
fait c'est le Perse Cyrus-le-Grand qui en était le souverain
à cette époque de l'histoire). En 1935, le Prof.
H. H. ROWLEY, de l'Université de Manchester, en Angleterre,
déclara que " le problème historique le plus
sérieux dans le livre (de Daniel) ", c'est que Darius
le Mède " occupait le trône de Babylone entre
la mort de Belschatsar et le règne de Cyrus... Car on sait
avec certitude que le vainqueur de l'empire néobabylonien
était Cyrus ... " Cette opinion est encore défendue
par quelques critiques, bien que les découvertes du monde
antique jettent une lumière entièrement nouvelle
sur le sujet.
Un témoignage historique fort intéressant a paru
récemment sur le sujet . Le Prof. W. H. SHEA, en examinant
toutes les tablettes cunéiformes connues de cette époque,
découvrit que Cyrus le Grand ne portait pas le titre de
" roi de Babylone " pendant une période d'environ
neuf mois après la prise de Babylone par les forces alliées
médo-perses. Son titre, à l'époque, se limitait
à " Roi des pays ". " Vers la fin de sa
première année, ces textes (cunéiformes babyloniens)
ajoutent "roi de Babylone" à celui qu'il a déjà
et Cyrus devient : "Roi de Babylone, roi des pays",
titre couramment utilisé pour s'adresser à lui jusqu'à
la fin de son règne ". Ainsi, pour la première
fois, nous voyons confirmé par la pelle de l'archéologue
que Cyrus le Grand, dont les forces - sous la conduite du gouverneur
du Gutium - s'emparèrent de la célèbre cité,
ne prit pas le titre de " roi de Babylone ". Cela montre
que ce dernier devait être un souverain vassal de Cyrus
- et non Cyrus lui-même - ceci pendant la plus grande partie
de l'année qui suivit la chute de cette ville.
Personne ne devrait être surpris du fait que Darius soit
appelé " roi " (Dan. 6 : 6, 9, 25). L'une des
tablettes de Nabonide découverte à Haran et écrite
pendant le règne de Cyrus se réfère au "
roi des Mèdes " la dixième année du
règne de Nabonide (546 avant J.-C.). Cela montre bien "
que le titre existait après la conquête de la Médie
par Cyrus vers 550 avant J.-C.
L'histoire nous apprend que c'est Ugbaru, gouverneur du Gutium
et général de Cyrus, qui conquit Babylone . Il vient
d'être prouvé que Cyrus ne revendiqua pas, au cours,
de la majeure partie de la première année qui suivit
la conquête de la ville, le titre de " roi de Babylone
". Quelqu'un d'autre, sous la suzeraineté de Cyrus,
exerçait la fonction de souverain dans cette ville. Tous
ces faits corroborent donc parfaitement le livre de Daniel au
sujet de Darius le Mède. Nous n'avons pas encore de témoignage
formel d'un texte cunéiforme qui identifie clairement Darius
le Mède à un personnage historique ; des découvertes
à venir pourraient éclairer ce détail. Jusqu'à
ce qu'une telle information voie le jour, nous ne sommes pas encore
arrivés à une certitude concernant l'identité
de Darius le Mède. Depuis quelques décennies, on
a proposé de l'identifier avec Cyrus lui-.même ,
ou avec Gubaru, gouverneur de Babylone , ou avec Ugbaru, gouverneur
du Gutium . On l'assimile couramment à Cyaxare II, ce qui
correspond parfaitement à l'âge (soixante-deux ans
en 539 avant J.-C. selon Dan. 5 : 31), à la parenté
(Dan. 9 : 1) et à la nationalité (un Mède).
Il apparaît que l'identification à Cyaxare II fournit
encore la meilleure solution en ce qui concerne l'identité
de Darius, jusqu'à ce que de plus amples informations soient
disponibles. Des découvertes ultérieures peuvent
éclairer cet aspect de la question puisque les historiens
grecs de l'Antiquité (XENOPHON, HERODOTE, CTESIAS) et JOSEPHE
(Antiquités X. XI. 4) nous aident à identifier Darius
à Cyaxare II .
B - VALEUR HISTORIQUE DES NOMS ET DES MOTS
Un bon nombre de constatations s'imposent en rapport avec différents
noms utilisés dans le livre de Daniel. C'est donc la terminologie
qui retiendra maintenant notre attention.
I
- Les noms babyloniens :
1) Chaldéen : on a critiqué ce terme, employé
pour désigner une catégorie spéciale de sages
qui prend place à côté des " magiciens
", des " astrologues " et des " enchanteurs
" et des " devins " (Dan. 2 : 2 ; 4 : 7 ; 5 : 7-11).
On lui a reproché d'être " sans aucun doute
un anachronisme " pour l'époque de Nebucadnetsar.
Le sens restreint de " Chaldéen " (en hébreu
Kasdîm) se rapportant à des sages est déjà
attesté par HERODOTE vers 450 avant J.-C. ; il s'agit de
prêtres de Bel-Marduk. Leur fonction décrite par
Hérodote " existait au moins depuis l'époque
de Cyrus " et ceci nous ramène à Daniel .
2) Schadrac, Méschac et Abed-Nego : les trois amis de Daniel
reçurent du chef des eunuques un nouveau nom à leur
arrivée à Babylone. Les linguistes n'ayant pu expliquer
correctement ces noms, on a supposé qu'ils étaient
des formes mutilées ou mal transmises de mots d'origine
babylonienne contenant des noms de dieux païens. Tout dernièrement,
un assyriologue allemand a démontré que ces noms
pouvaient être expliqués d'une manière satisfaisante
à partir de l'onomastique babylonienne sans supposer une
transmission imparfaite ou une altération volontaire. Schadrac
(Dan. 1 : 6, 7, 11, 19), en hébreu sadrak, correspond à
saduraku en assyrien et à suduraku en babylonien ; il signifie
" on m'a fait très craintif ". C'est un nom raccourci
dans lequel ne figure aucune désignation de divinités,
ce qui est très fréquent en akkadien. Le nom de
son ami Méschac, en hébreu mesak, correspond en
akkadien à mesaku, ce qui veut dire " je suis de peu
de valeur ". Le nom du troisième compagnon est Abed-Nego,
en hébreu abed nego, et a une origine sémitique
occidentale. " En akkadien, de tels noms d'origine sémitique
occidentale n'étaient pas inconnus ", écrit
le Pr. P. R. BERGER . Il signifie " le serviteur de celui
qui resplendit " et il est possible d'y voir un jeu de mot
avec un nom akkadien comportant le nom du dieu babylonien Nabu
. De toute façon, il ne renferme pas le nom Nabu = Nebo,
comme le suggèrent certains commentateurs .
Ces noms, de même que les autres termes akkadiens du livre
de Daniel, correspondent si parfaitement à ce que l'on
connaît des noms propres babyloniens, que le Pr. BERGER
estime que la découverte des noms de Daniel et de ses compagnons
dans des textes babyloniens ne constituerait pas une surprise
.
II
- Les mots perses dans Daniel :
Il
y a dix-neuf mots empruntés au perse dans la partie araméenne
du livre de Daniel. Sur la base de statistiques, H. H. ROWLEY
a édifié une argumentation visant à nous
faire croire que l'araméen biblique de Daniel est plus
proche de l'araméen des Targums du 2e et du 1er siècles
avant J.-C. que des papyri du 5" siècle avant J.-C.
. Une étude attentive de ces mots démontre que cet
argument fondé est sans fondement. A la suite du travail
du Pr. A. KITCHEN, on sait maintenant, que les mots empruntés
à la langue perse ne sont pas un obstacle à une
datation ancienne du livre . Les savants n'ignorent pas que le
terme " satrape ", d'origine grecque pensait-on, dérive
en fait du perse ancien Kshathrapah ; cette forme se retrouve
dans des inscriptions cunéiformes (shatarpanu), ancêtre
du mot grec " satrape " . Ces mots perses utilisés
par les institutions babyloniennes avant les conquêtes de
Cyrus ne sont plus aussi surprenants qu'on le pensait, puisqu'on
croit que le livre a été écrit plutôt
à l'époque perse que durant la période néobabylonienne.
Pour rester objectifs, nous sommes contraints de reconnaître
que les mots perses figurant dans Daniel viennent précisément
du perse ancien ; ils représentent la langue que l'on parlait
vers 300 avant J.-C., et non pas ultérieurement. Ils militeraient
plutôt en faveur d'une date de composition assez reculée.
III
- Les mots grecs dans Daniel :
Au début du siècle, S. R. DRIVER déclara
que " les (trois) mots grecs exigent... une date (pour le
livre de Daniel) plus récente que la conquête de
la Palestine par Alexandre le Grand (332 avant J.-C.). ".
Les termes grecs en question sont des instruments de musique:
la " harpe ", la " sambuque " et le "
psaltérion " (Dan. 3 : 5, 7, 10, 15). La faiblesse
de l'argument de DRIVER fut remarquée par le prof. J. A.
MONTGOMERY qui écrivit : " La réfutation de
cet argument en faveur d'une date récente repose sur la
possibilité d'une influence grecque en Orient à
partir du 6e siècle ". W. F. ALBRIGHT, l'orientaliste
bien connu, a fait remarquer il y a vingt ans que la culture grecque
avait pénétré au Proche-Orient longtemps
avant la période néobabylonienne . Plus récemment,
le Prof. E. M. YAMANCHI a démontré formellement,
à partir d'une étude détaillée des
textes antiques, cette influence grecque sur Babylone ; voici
sa conclusion: " Le seul élément surprenant
avec cet écrivain, c'est qu'il n'y ait pas plus de mots
grecs dans de tels documents ". Les dernières recherches
historiques montrent qu'on ne peut pas refuser catégoriquement
de faire remonter au 6e siècle les noms des instruments
de musique dans l'orchestre de Nebucadnetsar .
C - VALEUR HISTORIQUE DE LA CHRONOLOGIE
I
- La datation de Daniel 1 : 1
On a soutenu pendant longtemps, et certains le pensent encore,
que la datation de l'arrivée de Nebucadnetsar à
Jérusalem, " la troisième année du règne
de Jojakim, roi de Juda " (Dan. 1 : 1), est en contradiction
avec l'information fournie par Jér. 25 : 1, 9 ; en effet,
pour le même événement, ce verset se réfère
à la " quatrième année de Jojakim ",
qui est ainsi la " première année de Nebucadnetsar
". La " quatrième année de Jojakim "
ainsi que sa " troisième " année correspondent
à l'an 605 avant J.-C. Le lecteur de bon sens se demande
: " Mais comment la "quatrième" et la "troisième"
année d'un roi peuvent-elles correspondre à la même
année " ? Voici une question opportune et cruciale.
La réponse fait intervenir les méthodes employées
pour calculer les années de règne. E. R. THIELE,
professeur honoraire de l'Université Andrews - et sommité
mondiale dans le domaine de la chronologie hébraïque
- nous informe que " l'on avait recours à deux méthodes
pour le calcul des années de règne ; la première
tenait compte de l'année d'accession au trône (postdatation),
la seconde n'en tenait pas compte (antédatation) ".
La première méthode, la postdatation, calcule les
années de règne d'un roi à partir de l'année
qui suit le Nouvel an de son accession au trône ; l'année
de son accession n'est donc pas comptée. La deuxième
méthode, l'antédatation, calcule les années
de règne à partir de l'année d'accession
au trône. Le diagramme suivant illustre ces méthodes
de datation et montre comment la " troisième année
" et la " quatrième année " de Jojakim
sont, en fait, la même année : postdatation
: année d'accession 1ère année 2e année
3e année Dan. 1 : 1
antédatation : 1ère année 2e année
3e année 4e année 46 :2
Jér. 25 : 1, 9
En 1956, le Prof. D. J. WISEMAN publia la fameuse " Chronique
babylonienne des rois chaldéens ", indiquant que l'on
employait à Babylone la méthode de l'année
d'accession , tandis que Jérémie suit la coutume
judéopalestinienne, qui ne tient pas compte de l'année
d'accession . Ainsi, il n'y a aucune erreur de chronologie historique.
II est faux, comme on le sait maintenant, de soutenir que l'auteur
du livre de Daniel " n'était pas intéressé
par de tels détails historiques qui importaient peu à
son message spirituel ". En réalité, Daniel,
à Babylone, et Jérémie, en Palestine, ont
utilisé le système de datation en usage dans le
pays où ils résidaient . De plus, l'observation
des éclipses nous fournit maintenant la preuve irréfutable
que la troisième (la quatrième) année de
Jojakim - et la première année de Nebucadnetsar
- correspond à 605 avant J.-C. (et non 606 ou 604 avant
J.-C.) . La valeur historique de cette date est solidement établie
.
D
- LA LANGUE ARAMEENNE DANS LE LIVRE DE DANIEL
Avec 1e livre d'Esdras, celui de Daniel partage la caractéristique
d'avoir été écrit en deux langues sémitiques
différentes. En général, l'Ancien Testament
est écrit en hébreu, langue des Israélites
de l'Antiquité, sauf de grands fragments du livre dEsdras
(4 : 8-6 : 18 et 7 : 12-26) et de Daniel 2 : 4b-7 : 28), écrits
en araméen. L'araméen est la langue des anciens
Araméens, mentionnés pour la première fois
dans des textes cunéiformes du 12e siècle avant
J.-C. Par la suite, l'araméen remplaça les différentes
langues des pays conquis. A partir du 8e siècle, l'araméen
devint la langue internationale, le sabir du Proche-Orient, et
les Israélites semblent l'avoir appris pendant l'exil.
Cette langue s'est modifiée à travers les âges
: 1) " l'araméen officiel " (Reichsaramäisch)
, utilisé " entre 700 et 300 avant J.-C. ; 2) "
l'araméen moyen ", employé de 300 avant J.-C.
jusqu'aux premiers siècles de l'ère chrétienne
; 3) " l'araméen récent ", utilisé
après ces périodes.
I
- Un débat déjà ancien :
Les questions que l'on se pose souvent sont les suivantes : comment
peut-on classer la langue du livre de Daniel ? Qu'est-ce que cela
démontre concernant la date du livre ? La langue est-elle
" l'araméen officiel ", c'est-à-dire un
type primitif d'araméen (6e - 5e siècle avant J.-C.)
ou bien l'araméen moyen (2e siècle avant J.-C.)
?
S. R. DRIVER semble avoir ouvert le débat en 1897 , en
concluant par ces mots son exposé sur la date et la nature
de l'araméen dans Daniel : " ... L'Araméen
permet de choisir une date postérieure à la conquête
de la Palestine par Alexandre le Grand (332 avant J.-C.) ".
Le critique américain C. C. TORREY suivit l'idée
de DRIVER en datant la partie araméenne du livre de Daniel
du 3e ou du 2e siècle avant J.-C. , c'est-à-dire
trop tard pour que Daniel, qui vécut trois siècles
plus tôt, en soit l'auteur.
Des savants conservateurs de grand renom, tels R. D. WILSON, W.
St CLAIR TISDALL et Ch. BOUTFLOWER , apportèrent des arguments
allant â l'encontre de l'hypothèse d'une date si
tardive, à cause de l'araméen de Daniel. Le résultat
de leurs études concernant l'ancienneté de la langue
de Daniel mettait en accusation les savants qui avaient fixé
cette date , en particulier les partisans de la position classique
mais erronée de H. H. ROWLEY . Puis vint la découverte
sensationnelle des papyri d'Eléphantine, en haute Egypte,
écrits en araméen et datés du 5e siècle
avant J.-C. Elle amena F. ROSENTHAL, suivant les traces de H.
H. SCHAEDER dans sa synthèse et de J. LINDER dans son important
essai , à conclure en 1939 que " la vieille évidence
linguistique (à propos d'une date tardive pour la rédaction
du livre de Daniel) doit être mise de côté
". II avait fallu quarante années de recherches.
II
- De nouveaux éléments et de nouvelles solutions
:
En 1965, K. A. KITCHEN, l'orientaliste britannique bien connu,
reprit le problème que pose l'araméen pour répondre
enfin aux arguments de H. H. ROWLEY qui avait écrit plus
de trente ans auparavant. Pendant ce temps, de nouveaux textes
araméens avaient été découverts ,
et l'on avait examiné les anciens plus attentivement. KITCHEN
étudia le vocabulaire, l'orthographe, la phonétique,
la morphologie générale et la syntaxe de l'araméen
de Daniel. II parvint à cette conclusion : " L'araméen
de Daniel (et d'Esdras) se rattache simplement à l'araméen
impérial (officiel), langue difficile à dater avec
précision entre 600 et 330 avant J.-C. ". Ainsi, en
ce qui concerne l'araméen, aucun fondement n'oblige à
dater 1e livre de Daniel de l'époque des Maccabées.
Pour la langue, une date du 6e ou du 5e siècle est entièrement
plausible .
H. H. ROWLEY contesta les conclusions de KITCHEN . Ses critiques,
examinées par E. Y. KUTSCHER, spécialiste de l'araméen,
furent complètement réfutées . A cause de
l'ordre des mots, KUTSCHER avait déjà démontré
que l'araméen de Daniel laissait supposer une origine orientale,
et non une provenance occidentale, qui aurait été
indiquée s'il avait fallu maintenir une date maccabéenne
du 2e siècle . Les conclusions de KITCHEN sont acceptées
par d'autres savants bien connus . Le fait que la langue du livre
appartienne à " l'araméen officiel (impérial)
" est souligné non seulement par KITCHEN et KUTSCHER,
mais aussi par un bon nombre d'autres savants éminents
dans le domaine des études araméennes , bien qu'ils
n'adhèrent pas à la position classique (datation
du livre au 6e siècle).
La découverte à Qumran de documents araméens
importants apporte une force nouvelle au courant qui fait remonter
la date de composition du livre plus haut dans le temps. En 1956,
la Genèse apocryphe araméenne (I Qap Gen) fut publiée
. Paléographiquement et linguistiquement, elle appartient
au 1er siècle avant J.-C. . P. WINTER fit observer que
l'araméen de Daniel et d'Esdras était l'araméen
officiel (impérial, alors que celui de la Genèse
apocryphe était plus tardif . Cette conclusion fut confirmée
par E. Y. KUTSCHER et plus particulièrement par l'américain
Gleason L. ARCHER . A la suite d'une étude attentive de
l'araméen de Daniel et de celui de la Genèse apocryphe,
ce dernier a conclu " que l'araméen de Daniel provient
d'une période de loin antérieure au 2e siècle
avant J.-C. ". Plus récemment, il a écrit que
l'accumulation des preuves linguistiques nous pousse à
reconnaître " que l'araméen de l'Apocryphe (Genèse)
est postérieur de plusieurs siècles à celui
de Daniel et d'Esdras. Autrement, il faudrait renoncer à
parler de preuves d'ordre linguistique ". Cette conclusion
a une portée énorme en ce qui concerne la date maccabéenne
alléguée pour le livre de Daniel. De cette façon,
en considérant les documents araméens figurant parmi
les manuscrits de la mer Morte, les savants partisans de la critique
libérale éprouvent donc des difficultés toujours
croissantes à maintenir la date du 2e siècle avant
J.-C. pour le livre de Daniel.
Le dernier coup porté à l'hypothèse de H.
H. ROWLEY fut la publication récente du Targum de Job (II
Q tg JOB), trouvé dans la grotte 11 de Qumran . Ce document
araméen comble une brèche de plusieurs siècles
entre la langue des écrits de Daniel et d'Esdras et l'araméen
plus récent. Des savants venus de différents courants
de pensée acceptent le fait que l'araméen du Targum
de Job est plus récent que celui du livre de Daniel et
plus ancien que celui de la Genèse Apocryphe . Les auteurs
datent le Targum de Job de la seconde moitié du 2e siècle
avant J.-C. ; cette datation est importante. L'effet de ce coup
porté est si grand que l'on a essayé de redater
tout le développement de l'araméen postbiblique.
Stephen A. KAUFMAN, de l'Université de Chicago, a conclu
que " le langage du II Q tg JOB (Targum de Job) diffère
très sensiblement de l'araméen de Daniel ... "
Ainsi, il faut laisser un certain laps de temps entre la rédaction
du livre de Daniel et celle du Targum de Job. Puisque KAUFMAN
affirme que le livre de Daniel " ne peut avoir atteint sa
forme définitive avant le milieu de ce (second) siècle
", il est obligé de porter le Targum de .lob au 1er
siècle avant J.-C. et la Genèse Apocryphe au 1er
siècle de notre ère . Ces nouvelles dates sont nées
du désir de fixer Daniel au 2e siècle avant J.-C.
Cependant K. A. KITCHEN a fait remarquer avec justesse que l'analyse
et la datation de l'araméen de Daniel peuvent être
teintées de quelques idées préconçues
. Ainsi, on a du mal à comprendre que la date problématique
du 2e siècle pour le livre de Daniel soit une ancre tellement
solide qu'il faille revoir toute la datation de l'araméen
postbiblique. La tentative de KAUFMAN paraît dénuée
de bases sûres et irréfutables.
Ce qui mérite notre attention maintenant, c'est la datation
du Targum de Job sur la base d'une preuve linguistique faisant
abstraction de la date de rédaction tardive du livre de
Daniel. Récemment, plusieurs experts, comparant minutieusement
l'araméen de Daniel, de la Genèse apocryphe et de
différents Targums, ont précisé que le Targum
de Job date véritablement de la seconde moitié du
2e siècle avant J.-C. . Un savant, qui laisse en suspens
la question de l'araméen biblique, soutient même
que le Targum de Job peut remonter jusqu'à " la seconde
moitié du 3e siècle avant J.-C., ou la première
moitié du 2e siècle avant J.-C. ". Si un temps
relativement important doit s'être écoulé
entre le livre de Daniel et le Targum en question (puisque tout
le monde le reconnaît comme postérieur), il faudrait
alors attribuer à Daniel une date plus ancienne que celle
qui a été admise jusqu'ici par la critique libérale.
Ainsi le problème de la langue du livre en rapport avec
l'époque de Daniel n'est plus insoluble. Les documents
araméens trouvés à Qumran font remonter la.
date de composition à une époque antérieure
à celle des Maccabées.
Ce débat concernant l'araméen dans le livre de Daniel
s'est dirigé dans des directions totalement nouvelles et
saisissantes. Tous ces documents archéologiques, incluant
ceux de Qumran avec les manuscrits de la mer Morte, rendent problématique
l'hypothèse d'une rédaction du livre au 2e siècle
avant J.-C. (période maccabéenne). L'autre date
(6e siècle) possède aujourd'hui, du point de vue
linguistique, beaucoup plus d'atouts en sa faveur qu'elle n'en
avait jamais eu auparavant.
Grâce aux données historiques relatives à
l'Antiquité qui nous sont parvenues récemment, il
est de plus en plus évident que l'information fournie par
le livre de Daniel est entièrement conforme à l'histoire.
Les savants s'étonnent souvent de sa précision,
qui ne peut guère se concilier avec une date tardive de
composition.
Notes
:
1.
EISSFELDT, The Old Testament : An Introduction, New York, Harper
et Row, 1965, p. 521, 522, en dresse une liste.
2. C. F. PFEIFFER, The Biblical World, Grand Rapids, Baker, 1966,
p. 126.
3. Ecrit sur le cylindre Grotefend, KBiii, 2, p. 39, cité
par J. A. MONTCOMERY, The Book of Daniel, Edimbourg, Clark, 1927,
p. 243.
4. MONTGOMERY, op, cit., p. 244.
5. H. W. F. SAGGS, " Babylon ". in Archaeology and Old
Testament Study, éd. par D. W. THOMAS, Oxford Clarendon,
1967, p. 42.
6. R. H. PFEIFFER, Introduction to the Old Testament, New York,
Harper et Row, 1948, p. 758, 759.
7. Id., p. 758. Cf. O. KAISER, Einleitung in das Alte Testament,
Gütersloh, G. MOHN, 1969, p. 240.
8. J. T. MILIK, " Prière de Nabonide " et autres
écrits d'un cycle de Daniel. Fragments araméens de
Qumran 4, in Revue Biblique 63, 1956, p. 407-415. Autres traductions
en français par J. CARMIGNAC, in Les textes de Qumrân
traduits et annotés II, Paris, 1963, p. 289-294 ; en allemand,
par W. DOMMERSHAUSEN, Nabonid im Buche Daniel, Mayence, 1964, p.
70 ; A. MERTENS, Das Buch Daniel im Lichte der Texte vom Toten Meer,
Stuttgart, Kath. Bibelwerk, 1971, p. 34-42 ; en anglais, par G.
VERMES, The Dead Sea Scrolls in English, Baltimore, Penguin Books,
1966, p. 229, 230 ; R. JONGELING, C. J. LABUSCHAGNE et A. S. van
der WOUDE, Aramaic Texts from Qumran I, Leiden, Brill, 1976, p.
126-131. Le texte a été rétabli de manière
différente selon les traductions et il faut en tenir compte.
9. Aramaic Texts from Qumran, p. 127, Les caractères italiques
signalent que les mots en question ont été restitués
par conjecture.
10. Ibid.
11. Traduit de cette manière par la plupart des spécialistes.
12. Aramaic Texts from Qumran, p. 129.
13. MILIK, " Prière de Nabonide ", p. 411 ; W.
H. BROWNLEE, The Meaning of The Scrolls for the Bible, London, Oxford,
1964, p. 37 ; R. MEYER, Das Gebet des Nabonid, Berlin, Akademie-Verlag,
1962 ; F. DEXINGER, Das Buch Daniel und seine Probleme, Stuttgart
: Kath. Bibelwerk, 1969, page 20 ; etc.
14. Aramaic Texts from Qumran, p. 123.
15. ANET Suppl., p. 560-563.
16. Aramaic Texts from Qumran, p. 127.
17. DOMMERSHAUSEN, op. cit., p. 71.
18. BROWNLEE, op. cit., p. 37.
19. Voir l'explication bienvenue de R. K. HARRISON, Introduction
to the Old Testament, Grand Rapids, Eerdmans, 1969, p. 1115-1117.
20. VERMES, op. cil., p. 229.
21. D. N. FREEDMAN, " The Prayer of Nabonidus ", BASOR
145, 1957, page 31.
22. D. J. WISEMAN, " Nebuchadnezzar ", in Zondervan Pictorial
Encyclopedia of the Bible, Grand Rapids, Zondervan, 1977, IV : 398.
23. HARRISON, Introduction to the Old Testament, p. 1117-1120.
24. F. M. CROSS, Jr., The Ancient Library of Qumran, New York, Doubleday,
1961, 2e éd., p. 167.
25. A. K. GRAYSON, Babylonian Historical-Literary Texts, Toronto/Buffalo,
University of Toronto Press, 1975, p. 87-92.
26. Id., p. 89.
27. Ibid.
28. Id., p. 89, 11-14.
29. Prière de se référer au récit de
la possession de Nebucadnetsar par Abydène (2e siècle
avant .l.-C.), transmis par EUSEBE, Praep. Evang. IX. 41.
30. H. H. ROWLEY, " The Historicity of the Fifth Chapter of
Daniel ", in Journal of Theological Study 32, 1930, p. 12.
31. Les documents cunéiformes sont rassemblés de manière
pratique par R. P. DOUGHERTY, Nabonidus and Belshazzar, " Yale
Oriental series 15 ", New Haven, Yale, University Press, 1929.
32. Pour le texte complet, voir A. L. OPPENHEIM in ANET, p. 312-315.
33. ANET, p. 313b.
34. T.G. PINCHES, Proceedings of the Society of Biblical Arehaeology
38, 1916, p. 30.
35. A. R. MILLARD, " Daniel l-6 and History ", in Evangelical
Quarterly 49, 1977, p. 71.
36. E. J. YOUNG, The Prophecy of Daniel, Grand Rapids, Eerdmans,
1949, page 117 (c'est lui qui souligne).
37. J. C. GADD, " The Harran Inscriptions of Nabonidus ",
in Anatolian Studies 8, 1958, p. 60, 61 ; ANET Supplement, p. 560-563.
38. Pour une étude détaillée, voir G. F. HASEL
, " The First and Third Years of Belshazzar (Dan. 7 : 1 ; 8
: 1) ", in Andrews University Seminary Studies 15, 1977, p.
153-168.
39. D. J. WISEMAN, " Belshazzar ", in Zondervan Pictorial
Encyclopedia of the Bible, éd, par M. C. TENNEY, Grand Rapids,
Zondervan, 1975, I : 515.
40. D. WEISBERG, in Le Palais et la Royauté, Compte rendu
de la XIXe Rencontre Assyriologique Internationale, éd. par
P. GARELLI, Paris, 1974, p. 447-454.
41. MILLARD, article cité, p. 72.
42. H. H. ROWLEY, Darius the Mede and the Four World Empires in
the Book of Daniel. A Historical Study of Contemporary Theories,
Cardiff, Univ. of Wales Press, 1935, nouv. éd. 1964, p. 9.
43. Ce témoignage historique provient des titres royaux figurant
dans des textes commerciaux datant des deux premières années
du règne de Cyrus sur la Babylonie.
44. W.H. SHEA, " An Unrecognized Vassal King of Babylon in
the Early Achaemenid Period IV ", in Andrews University Seminary
Studies 10, 1972, p. 176.
45. R. K. HARRISON, " Book of Daniel ", in Zondervan Pictorial
Encyclopedia of the Bible, éd. par M. C. TENNEY, Grand Rapids,
Zondervan, 1977, II : 17.
46. La célèbre " Chronique de Nabonide "
mentionne ce fait historique, voir ANET, p. 306.
47. D. J. WISEMAN, " Some Historical Problems in the Book of
Daniel ", in Notes on Some Problems in the Book of Daniel,
Londres, Tyndale Press, 1965, p. 9-16 ; idem, " Darius ",
in New Bible Dictionary, éd. par J. D. DOUGLAS, Grand Rapids,
Eerdmans, 1967, p. 293 ; J. M. BULMAN, " The Identification
of Darius the Mede ", in Westminster Theological Journal 35,
1973, p. 247-267.
48. J. C. WHITCOMB, Darius the Mede : A Study in Historical Identification,
Grand Rapids, Eerdmans, 1959 ; HARRISON, article cité, p.
17.
49. SHEA, article cité, p. 117.
50. E. W. HENGSTENSERG, Dissertations on the Genuineness of Daniel
and the Integrity of Zechariah, 1848, p. 40 ss. ; T. KLIEFOTH, Das
Buch Daniel, 1868 p. 155 ss. ; C. F. KEIL, The Book of the Prophet
Daniel, New York, 1877, p. 193 ss. ; O. ZOCKLER, The Book of the
Prophet Daniel, Londres, 1876, p. 30, 35 ; W. S. AUCHINCLOSS, "
Darius the Median ", in Bibliotheca Sacra 66, 1909, p. 536-538
; " Daniel ", Seventh-Day Adventist Bible Commentary,
Washington, Review and Herald, 1955, vol. V, p. 814-817.
51. N. PORTEOUS, Daniel. A Commentary, Londres, SCM Press, 1965,
pages 25, 26.
52. HERODOTE, Histoires I, p. 181-183.
53. YOUNG, op. cit., p. 272.
54. MILLARD, article cité, p. 70, 71, signale que la forme
hébraïque kasdîm ne provient pas de la traduction
grecque qui rend avec plus d'exactitude le mot babylonien original
kaldû (voir PORTEOUS, Daniel, p. 28) ; la forme hébraïque
est antérieure à la forme grecque. Du point de vue
linguistique, kasdîm conserve la mutation consonantique (sifflante
- dentale).
55. P.-R. BERGER, " Der Kyros-Ylinder mit dem Zusatzfragment
BIN II Nr. 32 und die akkadischen Personennamen im Danielbuch ",
in Zeitschrift für Assyriologie 64, 1975, p. 224, qui rend
ainsi ce nom en allemand : " Ich bin sehr in Furcht versetzt.
"
56. Id., p. 225 : " Ich bin gering geachtet " dans la
traduction allemande de BERGER.
57. Ibid.
58. Id., p. 226.
59. MILLARD, article cité, p. 72.
60. cf. YOUNG, op. cit., p. 43.
61. BERGER, article cité, p. 234.
62. H. H. ROWLEY, The Aramaic of the Old Testament, Londres, Oxford,
1929, p. 139.
63. K. A. KITCHEN, " The Aramaic of Daniel ", in Notes
on Some Problems in the Book of Daniel, p. 36.
64. R. K. HARRISON, Introduction to the old Testament, Grand Rapids,
Eerdmans, 1959, p, 1125.
65. S. R. DRIVER, An Introduction to the Literature of the Old Testament,
New York, Meridian, 1956, nouv. éd., p. 508.
66. J. A. MONTGOMERY, The Book of Daniel, " ICC ", New
York, Scribner's, 1927, p. 22.
67. W. F. ALBRIGHT, From Stone Age to Christianity, New York, Doubleday,
1957, 2e éd., p. 337 ss.
68. E. M. YAMAUCHI, Greece and Babylon, Grand Rapids, Baker Book
House, 1967, p. 94.
69. T. C. MITCHELL and R. JOICE, " The Musical Instruments
in Nebuchadnezzar's Orchestra ", in Notes on Some Problems
in the Book of Daniel, p. 19-27.
70. E. R. THIELE, A Chronology of the Hebrew Kings, Grand Rapids,
Zondervan, 1977, p. 79.
71. D. J. WISEMAN, Chronicles of Chaldean Kings (626-556 B.C.) in
the British Museum, Londres, British Museum, 1956.
72. WISEMAN, " Some Historical Problems in the Book of Daniel
", p. 17.
73. L. F. HARTMAN, " Daniel ", in The Jerome Biblical
Commentary, édité par R. E. BROWN et al. Englewood
C'liffs, Prentice Hall, 1968, I : 449.
74. THIELE (p. 68, n. 3) suggère que Daniel emploie un calendrier
d'automne (Tishri), mais Jérémie un calendrier de
printemps (Nisan). " Thus, according to Daniel 1 : 1, Nebuchadnezzar's
attack on Jerusalem was made in the third year of Jehoiakim, but
according to Jeremiah 25 : 1 and 46 : 2, this campaign took place
in Jehoiakim's fourth year. " Cependant, Jér. 46 : 2
ne parle pas d'une campagne contre Jérusalem et il est possible
que Daniel et Jérémie emploient tous deux le même
calendrier (cf, S. H. HORN in Andrews University Seminary Studies
5, 1967, p. 12-27).
75. HARTMAN, article cité, p. 449.
76. H. C. LEUPOLD, Exposition of Daniel, Grand Rapids, Baker Book
House, 1969, p. 50.
77. Contre l'opinion antérieure soutenue entre autres par
RAWLINSON, MEYER, WINCKLER, ROGERS, MONTGOMERY, etc.
78. On trouve une description de sa nature chez S. A. KAUFMAN, "
The Akkadian Influences on Aramaic ", in Assyriological Studies,
19, Chicago, 1974, p. 156-160.
79. Voir E. Y. KUTSCHER, " Aramaic ", in Encyclopedia
Judaica, Jérusalem, 1971, II : 260, qui fait autorité
en matière de lexicographie. Sa classification est universellement
adoptée.
80. Ibid.
81. DRIVER, op. cit., p. 502-504.
82. Id., p. 508 (c'est lui qui souligne).
83. C. C. TORREY, " Notes on the Aramaic Part of Daniel ",
in Transactions of The Connecticut Academy of Arts and .Sciences
l5, 1909, p. 239-282 ; idem, " Stray Notes on the Aramaic of
Daniel and Ezra " in JAOS 43, 1923, p. 229-238.
84. R. D. WILSON, " The Aramaic of Daniel ", in Biblical
and Theological Studies, Princeton, 1912, p. 261-306 ; W. ST. CLAIR
TISDALL, " The Book of Daniel, Some Linguistic Evidence Regarding
Its Date ", in Journal of the Transactions of the Victoria
Institute
of Great Britain 23, 1921, p. 206-245 ; Ch. BOUTFLOWER,
In and Around the Book Of Daniel, Londres, 1923, p. 226, 267.
85. G. R. DRIVER, " The Aramaic of the Book of Daniel ",
in JBL 45, 1926, p. 110-119, 323-325 ; W. BAUMGARTNER, " Das
Aramäische im Buche Daniel ", in ZAW 45, 1927, p. 81-133
; J. A. MONTGOMERY, The Book of Daniel, " ICC ", Edimbourg,
1927, p. 15-20 ; R.-H. CHARLES, A Critical and Exegetical Commentary
on the Book of Daniel, Oxford, 1929, p. LXXVI-CVII.
86. ROWLEY, The Aramaic of the Old Testament, Oxford, 1929.
87. H. H. SCHAEDER, Iranische Beiträge I, Hallec Saale, 1930,
p. 199-296.
88. J. LINDER, " Das Aramäische im Buche Daniel ",
in Zeitschrift für katholische Theologie 59, 1935, p. 503-545
; cet auteur conclut, â partir du matériel fourni par
SCHAEDER, que l'on ne peut plus retenir la date du 3e - 2e siècle
avant J.-C,. pour l'araméen de Daniel et que rien ne s'oppose
plus à la date traditionnelle.
89. F. ROSENTHAL, Die Aramäistische Forschung, 1939, Leiden,
1964, nouv. éd., p. 60-71, en part. p. 70.
90. Les textes araméens jusqu'au 3e siècle avant J.-C.,
(connus en 1970) sont regroupés de manière commode
par J. NAVEH, The Developmnent of the Aramaic Script, Proceedings
of the Israeli Academy of Sciences and Humanities, V, Jérusalem,
1970
91. KITCHEN, article cité, p. 31-79, en part. p. 75.
92. Ibid., p. 79.
93. H. H. ROWLEY, JSS XI, 1966, p. 112-116.
94. E. Y. KUTSCHER, " Aramaic ", in Current Trends in
Linguistics 6, éd. Par T. A. SEBOEK, La Haye, 1970, p. 400-403.
95. E. Y. KUTSCHER, " HaAramait HaMigrait-Aramit Mizrahit hi
o Maaravit ? ", in First World Congress of Jewish Studies I,
Jérusalem, 1952, pages 123-127.
96. M. SOKOLOFF, The Targum of Job from Qumran Cave XI. Ramat Gan,
1974, p. 9, n. 1 ; G. J. WENHAM, " Daniel : the Basic Issues
", in Themelios 2, 1977, p. 50 ; A. R. MILLARD " Daniel
1-6 and History ", in Evangelical Quarterly 49, 1977, p. 67,
68.
97. J. J. KOOPMANS, Aramäische Chrestomatie I, Leiden, 1962,
p. 154 ; F. ROSENTHAL, A Grammar of Biblical Aramaic, Wiesbaden,
1963, 2e éd., p. 6 : " The Aramaic of the Bible as written
has preserved the Official Aramaic character. " R. J. WILLIAMS,
" Energic Verbal Forms in Hebrew ", in Studies in the
Ancient World, éd. par J. W. WEVERS and D. B. REDFORD, Toronto,
1972, p. 78 : " The Aramaic of the OT is in all essentials
identical with Imperial Aramaic. " J. A. RITZMYER, The Genesis
Apocryphon : A Commentary, Rome, 1971, 2e éd., p. 20, n.
56, 60.
98. N. AVIGAD - Y. YAVIN, eds., A Generis Apocryphon : A Scroll
from the Wilderness of Judaea Jérusalem, 1956.
99. Id., p. 21. Voir aussi E. Y. KUTSCHER, " Dating the Language
of the Generis Apocryphon ", in JBL 76, 1957, p. 288-292 ;
JONGELING et al., Aramaic Texts from Qumran 1, p. 5, 6, 78, 79 ;
E. Y. KUTSCHER, " The Language of the "Genesis Apocryphon"
", in Aspects of the Dead Sea Scrolls (Scr. Hier. 4), Jérusalem,
1965, 2e éd., p. 1-35.
100. P. WINTER, " Das aramäische Genesis-Apokryphon ",
in Theologische Literaturzeitung 4, 1957, p. 258-262.
101. KUTSCHER, article cité, p. 1-35.
102. G. L. ARCHER, Jr., " The Aramaic of the "Genesis
Apocryphon" Compared with the Aramaic of Daniel ", in
New Perspectives on the Old Testament, éd. par J. B. PAYNE,
Waco, 1970, p. 160-169.
103. Id., p. 169.
104. G. L. ARCHER, " Aramaic Language ", in Zondervan
Pictorial Encyclopedia of the Bible, éd. par M. C. TENNEY,
Grand Rapids, 1975, I : 255.
105. Edité par J. P. M. VAN DER PLOEG and A. S. VAN DER WOUDE,
Le Targum de Job de la grotte XI, de Qumrân, Leiden, 1971.
106. Voir la note 105 des éditeurs, p. 3-5, et T. MUROKA,
" The Aramaic of the Old Targum of Job from Qumran Cave XI
", in Journal of Jewish Studies 25, 1974, p. 442 ; S. A. KAUFMAN,
" The Job Targum from Qumran ", in JAOS 93, 1973, p. 327
; JONGELING et al., Aramaic Texts from Qumran I, p. 5.
107. VAN DER PLOEG et VAN DER WOUD, Le Targum de Job, p. 4.
108. KAUFMAN, article cité, p. 327.
109. Ibid.
110. Id., p. 317
111. KITCHEN, article cité, p. 32.
112. JONGELING, LABUSCHAGNE, et VAN DER WOUD, Aramaic Texts from
Qumran, p. 6 ; M. SOKOLOFF, The Targum to Job from Qumran Cave XI,
Bar Ilan, 1974, p. 25.
113. MUROKA, article cité, p. 442.
114. On peut s'attendre que la publication récente des fragments
araméens du livre d'Hénoch jette plus de lumière
sur le développement de l'araméen postbiblique ; voir
J. T. MILIK, The Books of Enoch : Aramaic Fragments of Qumrân
Cave 4, Oxford, 1976 ; J. A. FITZMYER, " Implications of the
New Enoch Literature from Qumran ", in Theological Studies
83, 1977, p. 332-345. |