Le
rôle joué par le Vatican dans cette affaire, n'est
pas sans provoquer réactions et indignations en Amérique.
Tom Cordaro (Pax Christi, USA) a déclaré : "
Nous pensons qu'il est immoral que l'Église puisse collaborer
avec la CIA qui s'est rendu coupable d'actes illégaux à
travers le monde. Une telle conduite ne peut que discréditer
l'Eglise toute entière. "
Mgr Gumbleton (l'évêque auxiliaire de Détroit)
se dit indigné d'une telle politique : " Pourquoi
le pape s'est-il montré aussi dur envers les prêtres
du Nicaragua ? "
Le père William Callahan, co-directeur du centre Quixote,
exprime la même indignation : " Cela témoigne
encore de l'hypocrisie de nos dirigeants qui nous disent : "Vous
ne devez pas vous mêler de politique, mais nous nous pouvons."
En Amérique latine, de nombreux prêtres s'étonnent
de l'attitude contradictoire du pape. Jean-Paul II ne leur avait-il
pas demandé de rester à l'écart de la politique
? A ce sujet, le père Miguel D'Escoto se déclare
peu surpris par les révélations du Times, car, ajouta-t-il,
" des évêques à l'heure où je
vous parle font pression auprès de Washington pour obtenir
de l'argent pour les contras. Ces hommes qui continuent à
tuer notre peuple. Cette situation ne semble pas déranger
le Vatican, puisqu'il continue à leur donner les gages
de son soutien ".
Repris
avec l'aimable autorisation de Golias.
Golias n° 29 - printemps 1992, p. 248.
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