SECTION Il.
Les langues dans lesquelles furent écrits l'Ancien et le Nouveau-Testament.
§ 20. L'hébreu. - L'Ancien-Testament est écrit à peu près tout entier en hébreu; c'est la langue que parièrent les Israélites pendant toute la période de leur indépendance. Le peuple lui-même était connu chez les nations voisines, non sous le nom d'Israélites, mais sous celui d'Hébreux ou de Juifs. L'épithète d'hébraïque ne parait néanmoins avoir été donnée à leur langue qu'aux jours du fils de Sirach , 430 ans avant Jésus-Christ. On la rencontre pour la première fois dans les apocryphes, où elle s'applique non point à l'ancien hébreu proprement dit, mais à l'araméen ou syro-araméen ; c'est même encore le sens qu'elle a dans le Nouveau-Testament. Josèphe semble s'être le premier servi du nom hébreu pour désigner l'ancienne langue de ses pères, et il ne l'emploie, jamais dans un autre sens. Les Targums appellent l'hébreu « la langue sainte », et dans l'Ancien -Testament elle est appelée « la langue de Canaan » , ou « la langue juive. »
On parait d'accord à penser que l'hébreu était aussi la langue de Canaan ou de la Phénicie ; voici du moins les raisons qui le font Supposer.
a. Dans toute l'histoire des Israélites, il ne se trouve aucun indice que ces derniers et les habitants du pays de Canaan aient eu la moindre difficulté à se comprendre. Et cependant l'Ecriture mentionne des circonstances de ce genre quand elles se présentent ainsi pour l'égyptien (Ps. LXXXI, 5; CXIV , 1), pour le syriaque, bien que ce fût une langue soeur (Esaïe , XXXVI , 11), pour le caldéen oriental qui était dans le même cas (Jér., V , 15, etc.).
b. Les noms propres cananéens, de villes ou de personnes, sont d'origine hébraïque : Abimélec , Melchisédec , Salem , Adoni-Tsédec, Kiriath-Sépher (voyez surtout les premiers chapitres de la Genèse).
c. Des inscriptions de médailles phéniciennes et carthaginoises, et quelques fragments de ces langues , conservés par des écrivains grecs et latins, prouvent que non-seulement le phénicien avait un étroit parentage avec l'hébreu, mais encore que le dialecte parlé à Carthage tic s'en éloignait lui-même pas beaucoup. Augustin et Jérôme disent que de leur temps encore la langue de Carthage se composait principalement de mots hébreux, et l'on sait que Carthage fut fondée par des Phéniciens bien longtemps avant que ceux-ci eussent été mis en contact avec les Israélites. Le nom même de Carthage est un nom hébreu (Kéreth-Haddesheth) qui signifie nouvelle ville, Neapolis, ou Ville-Neuve. Les premiers magistrats, chez les Carthaginois, portaient le nom de suffètes, qui n'est autre que le mot shophtim que les Hébreux donnaient à leurs juges (voyez encore les noms d'Annibal, Asdrubal, etc.)
§ 21. Les autres langues sémitiques. - L'hébreu appartient à la nombreuse famille des laques sémitiques, ainsi nommées parce que la plupart des peuples qui les parlaient descendaient de Sem (Gen. , X, 21 et suiv.). Cette désignation est assez moderne; jusqu'à ces derniers temps, on les désignait sous le nom général de langues orientales, dénomination déjà en usage chez les Pères, et notamment chez saint Jérôme , mais trop vaste, et par conséquent inexacte. L'expression nouvelle est plus commode et plus vraie, quoique d'un côté elle dise trop , puisque les descendants d'Elam, fils aîné de Sem, parlaient une langue sans affinité avec l'hébreu, et que d'un autre côté elle dise trop peu, puisqu'elle exclut les descendants de Caïn et de Canaan, qui, on vient de le voir, parlaient un dialecte sémitique.
Quoi qu'il en soit, voici, après l'hébreu, les autres langues que l'on comprend sous la même dénomination :
L'araméen. C'est la plus pauvre et la moins développée de toutes les langues de cette famille; elle était parlée dans la Syrie et dans la Mésopotamie, au nord et à l'est du pays des Hébreux , au pays d'Aram, fils de Sem (Gen., X, 21 , 22). Il n'en reste rien que le nom de Jégar-Sahadutha donné par Laban au monument érigé par Jacob (Gen., XXXI, 47), et peut-être le verset Jér., X, Il. Quelques inscriptions découvertes près de Palmyre, et qui datent du commencement de l'ère chrétienne, paraissent être aussi de l'araméen. Les officiers d'Ezéchias prétendaient connaître cette langue (2 Rois, XVIII, 26. Esaïe, XXXVI, 11) (l'original porte araméen et non syriaque); et ce qui prouve qu'elle était aussi en usage à Babylone lorsque l'empire babylonien florissait, c'est surtout le livre du prophète Daniel.
Le caldéen et le syriaque sont deux dialectes issus de l'araméen proprement dit. Le nom de langue caldéenne ne fut donné au dialecte araméen parlé à Babylone que parce que les Caldéens étaient au pouvoir et que la dynastie de Nébucadnetsar était caldéenne ; mais c'est une désignation inexacte; la langue réelle des Caldéens, celle dont il est parlé dans Dan., I, 4, était, comme on peut le voir par les noms propres, tout-à-fait étrangère à la famille sémitique, et n'avait aucun rapport avec le dialecte araméen du même nom que l'on devrait appeler plutôt le dialecte babylonien. Tout ce qui nous reste de cette langue se trouve dans la Bible (Jér. , X , 11. Dan., Il , 4; VII, 28. Esdras, IV, 8; VI , 18; VII, 12-26), dans les Targums, dans les écrits des rabbins et dans les liturgies juives.
Le caldéen si pur d'Onkélos est appelé babylonien, en opposition au langage des Targums postérieurs, qu'on désigne sous le nom de dialecte de Jérusalem ou de Palestine , et qui n'est en effet qu'un mélange d'hébreu et de syriaque.
Quant à cette dernière langue, le syriaque ou l'araméen occidental, elle n'est guère connue que depuis l'ère chrétienne ; elle se conserva ou se développa parmi les chrétiens d'Emesse et des environs; les Juifs de l'époque apostolique la parlaient généralement, et plusieurs mots appartenant à ce dialecte ont passé dans le texte même du Nouveau-Testament. Le syriaque eut de bonne heure une littérature ecclésiastique et théologique dont le point de départ fut peut-être la version du Nouveau-Testament, connue sous le nom de Peshito. S'il disparut vers le treizième siècle comme langue vivante, il s'est conservé comme langue ecclésiastique dans presque toutes les sectes chrétiennes de l'Orient, et les Maronites du Liban s'en servent encore comme langue savante et écrite.
Le samaritain. C'est un mélange d'hébreu et d'araméen occidental. Tout ce qui en reste est une traduction du Pentateuque, et quelques poésies publiées par Gesenius (Leipsick, 1824) d'après les manuscrits qui se trouvent au musée britannique. On possède aussi à Oxford une liturgie de Damas en samaritain , de laquelle Gesenius a pu extraire une vue d'ensemble assez complète de la théologie samaritaine (Halle, 1822).
L'arabe. De toutes les langues qui viennent d'être mentionnées , c'est incontestablement l'arabe qui a la plus riche littérature moderne; c'est avec l'hébreu la plus importante des langues sémitiques. Il est parlé dans une grande partie de l'Asie et de l'Afrique. Ses deux principaux dialectes sont l'himyaritique, autrefois parlé dans l'Yémen et qui a maintenant disparu, et le coréitique, parlé dans le nord-ouest de l'Arabie et spécialement à La Mecque : quelques pièces de poésie antérieures à Mahomet, et parvenues jusqu'à nous, appartiennent à ce dialecte , qui est encore aujourd'hui l'arabe vulgaire. L'ancienne langue était plus savante, plus variée et plus abondante; c'est à elle qu'appartient le Coran; elle se maintint comme littérature jusqu'au quatorzième siècle, et c'est en Espagne qu'elle brilla de son plus vif éclat.
L'éthiopien. Une colonie d'Arabes du sud, parlant l'himyaritique , traversèrent de bonne heure la mer Rouge, et s'établirent sur la rive opposée, en Ethiopie, où ils introduisirent leur langue, plus simple que l'arabe , et se rapprochant davantage de l'hébreu et de l'araméen. Modifié par le temps et par les circonstances, ce dialecte devint l'éthiopien. Il nous en reste une traduction de la Bible et quelques fragments d'écrits chrétiens. C'est en Abyssinie que cette langue se parlait; elle a été remplacée depuis le quatorzième siècle par l'ambarique, ou gheez , qui se parle encore de nos jours, et qui n'est pas sans affinité avec les autres dialectes sémitiques.
La connaissance de ces langues est importante pour l'étude de l'Ancien-Testament; elle peut donner des renseignements précieux sur le sens exact des mots de la langue originale, et un dictionnaire hébreu n'aura d'autorité et de valeur que s'il établit le sens des racines hébraïques en les comparant aux racines correspondantes des autres langues sémitiques. C'est de la connaissance de ces dialectes que vient surtout la supériorité des dictionnaires modernes sur les anciens.
§ 22. Histoire de la langue hébraïque. - Cette histoire peut se diviser en trois périodes qui ont chacune leurs particularités de style et d'idiome.
La première période est celle de Moïse et du Pentateuque. On voit en effet, dans la langue d'alors, des mots, des constructions , des tournures de phrases qui ne se retrouvent nulle part ailleurs. Ainsi, « être recueilli vers ses pères (Nomb., XX, 26), » se dit habituellement pour « mourir. » - « Lève-toi, ô Eternel! » était l'expression dont on se servait quand on levait l'arche pour continuer le voyage (Nomb., X, 35). Le pronom démonstratif lui et le mot jeune homme s'emploient pour les deux genres, tandis que dans les ouvrages postérieurs ils revêtent deux formes différentes , l'une pour le masculin, l'autre pour le féminin, etc. (voyez l'introduction de Haevernick à l'Ancien-Testament). Beaucoup de mots sont employés, qui paraissent avoir bientôt vieilli; ou bien ils sont pris dans un sens qui ne tarde pas à être entièrement modifié. L'étude de ces particularités de langage sert quelquefois à déterminer et à prouver l'antiquité d'un livre ou d'un fragment ; souvent aussi elle est utile pour fixer le sens d'un passage et le faire bien comprendre.
La seconde période est l'âge d'or de la littérature hébraïque; elle s'étend de Moïse à l'époque de la captivité babylonienne. La langue s'enrichit de mots nouveaux ; quelques expressions vieillies disparaissent peu à peu et sont remplacées par des formes nouvelles, transformation qui s'opère progressivement jusqu'aux jours de David , où la langue apparaît à l'apogée de son élégance et de sa pureté. C'est à cette période qu'appartiennent les psaumes de David, les écrits de Salomon, les livres des Juges, de Ruth et de Samuel. Les premiers prophètes, Jonas, Amos, Osée, écrivent avec une simplicité et une vigueur qui ne se retrouvent plus chez leurs successeurs immédiats, quoique leur langage soit encore pur. Esaïe, Michée, Nahum, Habacuc et Abdias sont remarquables par la beauté du style; leur hébreu est pur, bien que chez quelques-uns déjà, notamment chez Michée et dans quelques parties d'Esaïe, on remarque des formes de langage, principalement araméennes, qui trahissent un élément étranger.
Après eux commence la troisième période, qui est celle de la décadence. Sophonie, contemporain de Josias, Jérémie, Daniel et Ezéchiel, témoignent tous de l'influence exercée par le contact des nations étrangères ; il en est de même, à pins forte raison, des écrivains qui parurent pendant les jours de l'exil , ou immédiatement après, Esdras, Ester et Néhémie; on rencontre chez tous des locutions qui étaient entièrement inconnues des Hébreux de la première période. Les derniers prophètes, Aggée , Zacharie et Malachie, se rapprochent davantage de l'hébreu classique, et l'on peut supposer que cela tient en partie à ce que l'hébreu avait presque cessé, pendant la captivité, d'être une langue vivante , populaire, parlée, pour n'être plus qu'une langue écrite. Ils écrivaient pour être lus , et abandonnaient des expressions qui n'avaient cours que dans la conversation familière; leurs oracles devaient être expliqués et interprétés par les prophètes en langue vulgaire et dans les écoles publiques.
A toutes ces époques l'hébreu reste une langue pauvre eu égard au nombre de ses racines, qui ne dépasse pas cinq cents, et de ses mots, que Leusden évalue à cinq mille six cent quarante-deux; mais c'est une langue riche par le développement ingénieux de son organisme grammatical , par les modifications de sens d'un seul mot, produites par les conjugaisons, par la possibilité de lier plusieurs particules, et par le grand nombre de nuances synonymiques qu'elle possède pour les idées qu'elle veut exprimer en détail, principalement pour les idées abstraites, morales et religieuses.
Ces faits prouvent tout à la fois l'antiquité des Ecritures et la composition successive de ses différents livres. Ils montrent aussi l'importance qu'il y a, lorsqu'on traduit un livre. à se rendre bien compte du sens particulier que tel mot pouvait avoir à l'époque même où ce livre fut écrit. (Pour l'étude de l'hébreu , voir les différentes grammaires et dictionnaires, Simonis, Gesenius, Cellérier , Preisswerk , Bonifas, etc.)
§ 23. Le grec du Nouveau-Testament et des 'Septante. - Le seizième siècle fut témoin d'une singulière discussion. Erasme et L. Valla ayant prétendu que le grec du Nouveau-Testament était rempli d'hébraïsmes, Henri Etienne s'éleva contre cette assertion avec une grande véhémence; et dans sa préface au Nouveau-Testament (1576), il entreprit de prouver que le grec des écrivains inspirés était parfaitement pur. Une longue controverse suivit, et les parties combattantes furent désignées sous les noms de puristes, et hellénistes ou hébraïsants. La question, du reste, avait un côté qui pouvait paraître grave. Elle se rattachait à une question dogmatique; car, selon quelques-uns, si les écrivains de la Bible étaient inspirés, pouvaient-ils écrire autrement qu'en un style pur et correct? Des hommes poussés par l'Esprit peuvent-ils faire quelque chose d'imparfait? D'autre part, et au point de vue de l'authenticité des livres saints, on disait que si le grec du Nouveau-Testament était mélangé d'hébraïsmes, c'était une preuve qu'il avait été écrit par des Juifs, et probablement en Judée. Il s'y rattachait enfin une question d'herméneutique fort importante , c'est que, si le dialecte du Nouveau-Testament est un dialecte particulier, l'étude de la langue grecque vulgaire, classique, ne suffit pas pour assurer une interprétation exacte des Ecritures. On comprenait donc que des règles et des principes spéciaux devaient présider à la grammaire et à l'exégèse du Nouveau-Testament grec et de la version des Septante.
Mais de part et d'autre, au milieu de la chaleur de la dispute, on semblait avoir oublié qu'il s'agissait d'une question de fait, et que des considérations générales et à priori n'avaient aucune valeur en pareille matière. Or, le fait est que la langue du Nouveau-Testament est un grec hellénique, Une fois prouvée, cette vérité renferme d'importantes leçons. Il est évident d'abord que la perfection , pour une oeuvre inspirée, n'est pas tant la pureté classique du langage que l'appropriation au but proposé, et par conséquent la plus grande clarté dans l'expression. - Le grec de l'Ecriture a été écrit évidemment par des Juifs hellénisants, c'est-à-dire par des Juifs qui parlaient grec, mais dont toutes les pensées avaient été moulées sur un type hébraïque. De là une grande présomption en faveur de la vérité des faits qu'ils racontent. - De là encore une règle importante pour l'interprétation des textes. La première source d'une bonne exégèse biblique étant naturellement la Bible elle-même, c'est dans la Bible que nous devons recueillir avec le plus de soin possible, tous les indices qui peuvent amener une détermination exacte du sens des mots qu'elle emploie.
Ces conclusions ne sont vraies que si le fait d'où elles découlent est établi; tout au plus peuvent-elles être invoquées incidemment et indirectement à l'appui du fait lui-même.
La langue grecque , du reste, est un mélange de dialectes divers. Les Hellènes, ou Grecs, étaient dans l'origine une réunion de diverses tribus dont les principales étaient les Doriens et les Ioniens.
Le dialecte dorique est le premier en date comme en influence; il est rude et grave dans ses assonances. Il compte parmi ses principaux écrivains Pindare, Sapho, Théocrite et Bion.
Le dialecte ionien, plus doux, plus fin, vient après. Il fut parlé d'abord dans l'Attique , puis sur quelques côtes de l'Asie-Mineure , lorsque les Ioniens s'y furent établis après leur grande émigration. Hérodote et Anacréon en sont dans la littérature les représentants les plus distingués.
Le dialecte attique se forma après le départ des Ioniens; il tient le milieu entre les deux précédents, et passe pour le grec le plus pur et le plus classique; c'est lui qui a donné à la littérature le plus d'auteurs distingués, Thucydide, Platon , Xénophon, Démosthènes, Eschyle, Sophocle, Euripide, Aristophane, etc.
Mais après que Philippe de Macédoine eut détruit les libertés de la Grèce , tous ses dialectes disparurent et se fondirent en une seule et même langue; un dialecte nouveau se forma sur la base de l'attique, et devint la langue vulgaire : ce fut l'hellénique.
À la mort d'Alexandre, le peuple de la Macédoine et celui d'Alexandrie occupèrent soit dans la littérature, soit dans le pouvoir, les premières places; et, sous leur influence, deux nouveaux dialectes se formèrent, le macédonien et l'alexandrin, qui se répandirent très-rapidement dans toutes les colonies de l'empire grec , et plus particulièrement en Egypte et en Orient.
Beaucoup de Juifs demeuraient à Alexandrie. C'est dans cette ville que fut écrite la version des Septante, et comme les traducteurs étaient Juifs, le dialecte alexandrin qu'ils parlaient dut se modifier sous lent, plume pour pouvoir s'assimiler les pensées et les tournures de phrases hébraïques. C'est cette langue, ainsi élaborée, qui devint plus tard aussi la langue du Nouveau-Testament. C'est une espèce de grec hébraïsant. On y trouve des mots et même des phrases d'une provenance tout-à-fait étrangère, de l'araméen, du latin, du persan , de l'égyptien; quelquefois c'est une orthographe nouvelle, ou des mots anciens pris dans un sens nouveau , ou bien encore c'est l'influence de l'esprit juif et chrétien qui modifie dans un sens spirituel l'emploi de mots, communs dans la langue ancienne, mais qui depuis longtemps étaient hors d'usage.
On peut citer ainsi les mots
Abba (Marc, XIV, 36. Rom. , VIII, 15),
Haceldama (Actes, I, 19),
Boanergès (Marc, III, 17),
Racha (Matth., V, 22), qui appartiennent à l'araméen;
- Des mots latins (Matth., X, 29 ; XVIII, 28; V, 26; XVII, 25 ; XXVII, 27, 65; XXVI, 53. Marc, XV, 39. Luc, XIX, 20. Jean , II, 15. Actes, XIX, 12);
- Des phrases latines (Matth. , XII, 14. Marc, XV, 15. Luc, XII, 58. Actes, XVII, 9);
- Des mots persans (Matth., XXVII, 32. Actes, VIII, 27. Matth., II, 1. Marc, VI, 11. Luc, XXIII, 43) (paradis signifie, en perse, un jardin plein d'arbres délicieux);
- Des expressions égyptiennes (Matth. , XXVII, 59. Luc, XXIV, 12).
(Voyez sur ce sujet , et quant aux particularités du style du Nouveau-Testament, Planck, son traité sur ce sujet, et les grammaires de Winer en allemand , et de Stuart en anglais.)
Il résulte évidemment de ce qui précède que l'étude du grec classique ne suffit pas pour l'intelligence du Nouveau-Testament , et l'on peut dire qu'un lecteur qui n'aurait d'autre secours qu'une de nos traductions ordinaires pour déchiffrer le grec de l'original y réussirait mieux encore, dans la plupart des cas , que celui qui n'apporterait à cette étude que la connaissance du grec classique, même la plus approfondie, sans l'intelligence des modifications profondes que le temps d'une part, et l'idée religieuse de l'autre, lui ont fait subir dans le langage des écrivains sacrés. Ajoutons que l'étude de la version des Septante , comparée avec l'original hébreu, sera de tous les moyens extérieurs celui qui donnera le plus sûrement le sens exact des mots et de la phraséologie du grec du Nouveau-Testament.
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