DOCUMENTS

 

" Tous les documents concordent pour montrer l'Eglise coopérant avec le régime hitlérien et ne prenant vraiment ses distances que dans la mesure où des catholiques ou le catholicisme se trouvaient attaqués par lui. Au moment où le Concordat imposait aux évêques, en juillet 1933, un serment d'allégeance au gouvernement, celui-ci avait déjà ouvert des camps de concentration. "

Alfred Grosser, postface à l'ouvrage de Saul Friedlander, Pie XII et le IIIe Reich, Editions du Seuil, 1964, p. 224.

HONGRIE :

LA COMMUNAUTE JUIVE CRITIQUE L'ATTITUDE DU CLERGE SOUS LE NAZISME

Lors de la visite du pape en Hongrie, le 18 août 1991, un incident a marqué la rencontre à la nonciature apostolique de Budapest, entre le pape et une dizaine de représentants de la communauté juive hongroise, qui compte environ 150 000 membres, délégation dirigée par M. Peter Feldmajer, président. Dans un texte lu en polonais par un rabbin, M. Peter Kardos, la communauté juive a déploré que " les chefs de l'Eglise catholique en Hongrie, en ce temps (celui de la seconde guerre mondiale), n'ont pas dénoncé publiquement la déportation de centaines de milliers de juifs (600 000 juifs hongrois ont disparu dans le génocide).
Ce à quoi Jean-Paul II a répondu : " Je voudrais rappeler que les représentants de l'Eglise catholique ici en Hongrie, aussi bien que dans d'autres pays, ont tout fait pour défendre les juifs, selon les possibilités permises par les circonstances. H Et de citer comme exemple le rôle de Mgr Angelo Rotta, nonce de Pie XII à Budapest, qui fut chassé parles communistes en 1947, et celui de Mgr Apor, archevêque d'Eger. Mais les propos du pape furent bd de convaincre ses interlocuteurs.
Pour mémoire :la déportation des juifs de Hongrie en mai 1944, alors que le Vatican était sous protection des forces alliés, n'a pas soulevé de protestation. La lettre du cardinal primat de Hongrie du 29 juin 1944 est un modèle du genre : " Nous ne nions pas que de nombreux juifs ont eu une influence destructive et maléfique sur la vie économique, sociale et morale de la Hongrie. En conséquence, nous n'avons pas d'objections contre les mesures prises dans la mesure où le système financier de l'Etat est en question. Nous ne protestons pas davantage contre l'élimination de l'influence nuisible des juifs... "

C.T.

Repris avec l'aimable autorisation de Golias.
Golias n° 29 - printemps 1992, p. 250.

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