SECTI0N II. - Les livres canoniques.

 

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§48. Le canon. - La question de l'autorité des différents livres de l'Ecriture-Sainte se pose quelquefois d'une autre manière; on se demande s'ils sont canoniques, s'ils appartiennent tous au canon.

Cette question est résolue quand une fois on a prouvé qu'ils sont l'oeuvre d'hommes inspirés. On a reproché quelquefois à quelques docteurs chrétiens de vouloir établir l'inspiration des livres saints, en prouvant d'abord leur canonicité, en disant qu'ils étaient divins, puisque l'Eglise les avait reçus. Raisonner ainsi serait évidemment mal raisonner. C'est au contraire parce qu'ils sont de Dieu que l'Eglise les a reçus. Les livres saints n'ont été admis comme canoniques que parce qu'on avait eu des preuves évidentes de leur inspiration; et, s'il y avait en dehors du canon actuel d'autres livres dont on pût établir la divine origine , tout nous obligerait à leur donner une place à côté des premiers dans le livre de Dieu.

La question de la canonicité des saints livres est triple. Chaque livre est-il bien l'ouvrage de l'auteur auquel on l'attribue? Est-il authentique'? Et son auteur, en l'écrivant, a-t-il été placé sous la direction spéciale du Saint-Esprit? Les deux premières questions se confondent au point de vue particulier dont nous nous occupons.

Nous traiterons d'abord du Nouveau-Testament.

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§ 49. Du Nouveau-Testament. - Dès les premiers jours de l'établissement du christianisme, on vit paraître un grand nombre d'écrits destinés à faire connaître aux hommes la vie et le caractère de notre Seigneur. Quatre seulement furent admis définitivement comme faisant autorité. Il fut généralement reconnu qu'ils étaient l'ouvrage des évangélistes dont ils portent le nom, et que ceux de Marc et de Luc avaient été écrits sous la direction particulière de Pierre et de Paul. L'apôtre Jean reconnut publiquement l'autorité des trois premiers évangiles, et y ajouta le sien pour les compléter.

Ces livres furent donc composés par des auteurs auxquels notre Sauveur avait spécialement promis le secours de son Esprit pour les guider en toute vérité , leur rappeler les choses qu'il leur avait dites, et les rendre capables de faire connaître au monde son Evangile.

C'est de la même manière, quoique moins directement, que Jean rendit encore témoignage au livre des Actes (voyez Wordsworth sur le canon, p. 156 à 160).

Quant aux épîtres de Paul, il y en a treize qui portent son nom. D'autres disciples étaient présents, pouvant attester qu'elles avaient été écrites par lui (1 Thes., I, 1. 2 Thes. , I, 1, etc.). Généralement il dictait sa lettre à un secrétaire qui , dans ce cas, était aussi un témoin qui en garantissait l'authenticité (Rom., XVI , 22), l'apôtre ajoutait alors de sa propre main la salutation et quelquefois la souscription (Col., IV, 18. 1 Cor., XVI, 21). Ses épîtres étaient confiées à des personnes sûres pour être portées à destination (Rom., XVI , 1. Col., IV, 7, 8. Philip., Il , 25. Ephés., VI , 21). Il ordonna dans les premières qu'il écrivit qu'elles fussent lues en assemblée publique; les suivantes le furent pareillement (1 Thes., V, 27. 2 Thes. II, 15; III, 6, 14. 2 Cor., I, 13. Col., IV, 16); et nous savons par Ignace, Polycarpe et Clément (1) , et surtout par saint Pierre (2 Pierre, III, 15, 16), que ses lettres étaient regardées comme Ecriture inspirée , et lues dans les Eglises comme la loi et les prophètes de l'Ancien-Testament et comme les Evangiles du Nouveau. Pour donner à cette observation tout son poids, ajoutons que saint Pierre, parlant des épîtres de Paul , le fait après que toutes les épîtres de l'Apôtre aux Eglises avaient déjà été écrites (voyez 2 Pierre, 1, 14), et qu'il les désigne sous le nom d'Ecriture, nom qui se trouve jusqu'à cinquante fois dans le Nouveau-Testament, et qui n'est jamais employé pour désigner autre chose que les livres du canon actuel. Il en résulte donc que ces épîtres sont de Paul et qu'elles possèdent ce que Paul réclamait pour elles et ce qu'un autre grand apôtre leur attribue également, une autorité inspirée et canonique. Elles ne sont pas les paroles de l'homme, elles sont celles de l'Esprit saint.

La première épître de Pierre et la première de Jean furent, ainsi que les livres déjà nommés, reconnues, dès leur apparition, comme divines.

Les autres livres du Nouveau-Testament furent nommés antilègomènes, ainsi qu'on l'a vu précédemment (§ 17), ou encore deutéro-canoniques, parce qu'ils ne furent reçus dans le canon qu'après un second travail de révision. Ils n'arrivèrent que graduellement à en faire partie au commencement du quatrième siècle, ils étaient reçus par la plupart des Eglises; à la fin du même siècle, ils l'étaient par toutes.

Sans entrer ici dans l'examen des preuves qui établissent l'authenticité de chacun de ces livres en particulier, nous ferons remarquer que les doutes qui les accueillirent au début ne portaient pas sur l'inspiration de Jacques, de Céphas, de Jean ou de Jude, mais sur la question de savoir si les écrits portant les noms de ces apôtres avaient, en effet, été écrits par eux. Ce n'était qu'une question de fait à résoudre. Or, ces doutes n'ont rien de surprenant. La question était des plus graves. Beaucoup d'ouvrages apocryphes circulaient sous le nom usurpé des apôtres. Les apôtres eux-mêmes avaient mis l'Eglise en garde contre des écrits supposés (2 Thes., II, 1-2. 1 Jean , IV, 1) , et les lettres dont il est question offraient des caractères particuliers; l'épître aux Hébreux ne porte pas de nom d'auteur, et son style diffère à beaucoup d'égards de celui de Paul dans ses autres épîtres; la seconde de Pierre diffère pareillement de la première quant au style; Jacques et Jude se donnent comme serviteurs de Christ et non comme apôtres; de même Jean , dans la deuxième et troisième, se désigne simplement sous le nom d'ancien , au lieu de s'appeler apôtre; Jude enfin cite des autorités qu'on avait lieu de supposer apocryphes.

Ajoutons que ces épîtres, adressées, non à des Eglises particulières, mais aux chrétiens en général ou à des individus isolés, n'avaient pas été recueillies et conservées par un corps collectif ayant de l'autorité dans les Eglises, et que , par conséquent , les preuves extérieures étaient faibles ou manquaient complètement. On comprend que ces causes réunies aient amené une certaine hésitation dans les esprits; mais on comprend aussi que la conviction universelle, se prononçant en leur faveur après les premiers doutes, soit à la fois une garantie et une preuve de plus de leur authenticité.

Ces détails montrent quelle est la nature des arguments par lesquels on établit la canonicité du Nouveau-Testament. S'il est prouvé que les livres ont été écrits par les auteurs dont ils portent les noms, et si l'on a des raisons de croire que ces auteurs écrivaient sous la direction de l'Esprit de Dieu, la preuve de la canonicité est complète.

On peut ajouter encore, comme preuve subsidiaire et secondaire (la preuve principale se trouvant toujours dans le caractère même des livres et dans l'autorité qu'ils revendiquent), que les livres qui forment le canon actuel étaient lus dans les assemblées des premiers chrétiens comme ayant une autorité divine, que les auteurs ecclésiastiques les citent abondamment, et qu'ils constituaient le canon de la primitive Eglise (voyez Lardner).

Quinze catalogues des livres du Nouveau-Testament furent publiés de l'an 200 à l'an 400. Six d'entre eux , ceux d'Athanase, d'Epiphane, de Ruffin , d'Austin , du troisième concile de Carthage et de l'auteur anonyme des oeuvres de Denys l'aréopagite, sont conformes au canon actuel; trois, ceux de Cyrille , du concile de Laodicée et de Grégoire de Nazianze, omettent l'Apocalypse seulement; un, celui de Caïus (vers l'an 196) , omet Jacques, la seconde de Pierre la troisième de Jean et l'épître aux Hébreux; un autre , celui d'Origène, omet Jacques et Jude, quoique ailleurs Origène reconnaisse l'authenticité de ces épîtres. Le catalogue d'Eusèbe note Jacques, Jude, la seconde de Pierre, la deuxième et la troisième de Jean, et l'Apocalypse, comme mises en doute par quelques-uns. Philastrius omet les Hébreux et l'Apocalypse. Amphiloque nomme tous les livres du canon actuel , mais en distinguant les antilègomènes; quant à lui , il regarde l'épure aux Hébreux comme authentique. Jérôme parle de cette même épître comme douteuse; cependant il la reconnaît lui-même ailleurs.

Quant aux plus anciennes versions, la Peshito omet la seconde de Pierre, la deuxième et la troisième de Jean, Jude et l'Apocalypse ; la version latine Itala comprenait probablement tous les livres qui formèrent plus tard la version de saint Jérôme.

Si nous rapportons le consentement presque unanime de l'Eglise primitive, ce n'est pas que nous fassions de cette tradition une preuve positive. Ce n'est qu'une preuve indirecte, une présomption , comme l'est en matière judiciaire la décision d'un tribunal compétent, comme le serait l'opinion d'un mathématicien consommé sur l'exactitude d'une démonstration ou d'un calcul. La sagesse chrétienne examine, en tenant compte de leur valeur intrinsèque, les données de l'histoire dans le but de pouvoir mieux apprécier les titres de chaque livre; elle trouve dans la tradition un secours et non pas un contrôle. La preuve de l'inspiration de chaque livre et, par conséquent, de sa canonicité , se trouve dans le livre lui-même.

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§ 50. Le canon de l'Ancien-Testament. - C'est le Nouveau-Testament qui nous fournit les plus fortes preuves de la canonicité de l'Ancien. Notre Seigneur a reçu et considéré comme « Ecriture » les livres que les Juifs lui ont présentés comme tels, et les apôtres font ressortir le privilège qu'avaient obtenu les Juifs d'être faits les dépositaires des oracles de Dieu. Il y a dans le Nouveau-Testament deux cent soixante-trois citations directes et environ trois cent cinquante allusions indirectes à l'Ancien-Testament , prises de chacun des livres qui le composent ou à peu près; ce qui montre, non-seulement le rapport intime qu'il y a entre les deux alliances, mais encore le respect que le christianisme professe pour les livres saints de l'ancienne.

Les témoignages les moins contestables établissent qu'à la venue de notre Seigneur le canon était fixé tel qu'il existe maintenant. Josèphe et Philon déclarent, d'une manière positive, que les livres aujourd'hui regardés comme canoniques étaient les livres saints de la nation; Josèphe ajoute que ces livres, dont il donne les noms, étaient reçus de tous les Juifs, que tous les Juifs combattraient jusqu'à la mort pour les défendre, et que personne n'avait jamais osé ni les modifier ni en rien retrancher (Contre Appion, 1, 8).

En indiquant par ordre les diverses autorités qui établissent historiquement l'identité du canon ancien et du canon actuel , il ne faut pas perdre de vue que, certains livres sont quelquefois confondus, sous un même titre, avec le livre qui les précède, comme ne faisant qu'un avec lui, soit à cause du sujet, soit à cause de la commune origine; ainsi Ruth avec les Juges, Ester avec Néhémie , les Lamentations avec Jérémie; ce qui explique l'omission de quelques-uns de ces livres dans divers catalogues. Quant au silence que garde le Nouveau-Testament sur cinq ou six des livres de l'Ancien, il s'explique naturellement par le fait que les apôtres n'ont pas eu l'occasion de les citer; de ce que pour les uns il y a une preuve positive, il ne résulte pas que la preuve soit négative pour les autres, et cela d'autant moins que plus d'une fois l'Ancien-Testament est considéré comme un ensemble.

Le Nouveau-Testament cite , en effet, l'Ancien sous la triple division de: la loi , les prophètes et les Ecritures (ou les Psaumes). Il cite , en outre, à part tous les livres, à l'exception de Ruth , Esdras, Néhémie, Ester, le Cantique, l'Ecclésiaste et peut-être les Lamentations.

La version des Septante, qui, par son origine comme par son ancienneté, est une preuve positive, les renferme tous.

Le fils de Sirach (130 ans avant Jésus-Christ) mentionne la triple division de l'Ancien-Testament, ainsi que Philon (41 ans avant Jésus-Christ) qui , en outre , cite séparément tous les livres qui le composent, excepté Ruth, Chroniques, Néhémie, Ester, le Cantique, l'Ecclésiaste , Lamentations, Ezéchiel et Daniel.

Josèphe (né l'an 37) les énumère également en trois classes renfermant tous les livres du canon actuel.

Parmi les Pères de l'Eglise grecque, Méliton (177) les mentionne tous, excepté Ester et Lamentations; Origène (230), tous sans exception; Athanase (326), tous, sauf Ester ; Cyrille de Jérusalem (348) , le concile de Laodicée (363) , Epiphane (368), Hilaire de Poitiers (370), tous sans exception ; Grégoire de Nazianze (370) et Amphiloque (id.), tous. Les canons apostoliques, d'une date incertaine , mais antérieurs à la fin du quatrième siècle, et les constitutions apostoliques les mentionnent tous aussi.

Les autorités latines, Jérôme (392) , Rufin (397), le troisième concile de Carthage (397) et Augustin (395) sont d'accord à énumérer tous les livres du canon actuel, comme formant le canon des Juifs.

Mais s'il est facile, grâce aux sources qui viennent d'être indiquées, de constater le fait, il l'est beaucoup moins de déterminer de quelle manière et en quel temps le canon fut formé et définitivement clos. On ne peut donner que des probabilités.

Les livres de la loi furent placés dans le tabernacle avec l'arche de l'alliance, et y furent conservés pendant les voyages du désert, puis plus tard encore à Jérusalem (Deut. , XXXI, 9, 26. Josué, XXIV, 26. 1 Sam., X, 25). C'est dans le même sanctuaire que furent successivement déposés les divers livres historiques et prophétiques qui furent écrits depuis Josué jusqu'aux jours de David. Lors de l'érection du temple, Salomon y déposa, à ce qu'on pense, les anciens écrits, et y ajouta les productions inspirées de sa propre plume (2 Rois , XXII, 8. Esaïe, XXXIV, 16). Après lui s'éleva toute une succession de prophètes, Jonas, Amos, Esaïe, Osée, Joël, Michée, Nahum, Sophonie, Jérémie , Abdias et Habacuc, qui enseignèrent avant la destruction du temple et qui enrichirent de leurs nombreux écrits le volume inspiré. Mais le temple fut détruit par Nébucadnetsar quatre cent vingt ans après son érection. On ignore ce que devinrent, lors de cette calamité nationale , les manuscrits des saints livres. Néanmoins , à Babylone, Daniel parle du livre de la loi comme lui étant familier ; il parle également des prophéties de Jérémie, et d'autres encore (Dan., IX , 2, 11). Puis, peu après la conquête de Babylone par Cyrus , les Juifs furent rendus à la liberté, le temple fut reconstruit, le culte restauré , et les prophètes Aggée et Zacharie élevèrent la voix pour exhorter les Juifs à l'espérance et à la fidélité.

Cinquante ans environ après la reconstruction du temple, Esdras, à ce que rapporte la tradition , rassembla les saints écrits et les réunit en collection; on voit en tout cas, par Néh., VIII, 1, 3, 9, qu'il s'occupa avec zèle d'exposer et de faire connaître à tous la loi ancienne. A cette collection furent ajoutés, probablement par Simon-le-Juste, les écrits d'Esdras lui-même , puis ceux de Néhémie et de Malachie ; et c'est ainsi que fut clos le canon de l'Ancien-Testament; car (](,puis les jours du prophète Malachie il ne s'éleva plus aucun prophète jusqu'à ceux de Jean-Baptiste , qui réunit en sa personne les deux alliances, et dont il avait été annoncé qu'il précéderait le grand jour du Seigneur (Mal. , III, 1).

On dit généralement que la collection des livres de l'Ancien-Testament fut l'oeuvre de la grande synagogue, conseil religieux qui compta parmi ses membres Esdras, Néhémie, Aggée, Zacharie , Malachie , et plus tard Simon-le-Juste. Il est dans tous les cas parlé de ce conseil, de son existence et de ses travaux , dans les plus anciens ouvrages des Juifs.

Après la captivité, de nombreuses synagogues s'établirent en Judée et dans toutes les contrées où résidaient les Juifs de la dispersion ; les copies des saintes Ecritures se multiplièrent dès-lors si rapidement, que la conservation de quelques manuscrits particuliers cessa d'avoir aucune importance historique et ne fut plus qu'une affaire de simple curiosité (voyez Haevernick , Einl. ins A. T., et un article sur le canon de l'Ancien-Testament, dans les Mélanges de théologie réformée de Haevernick et Steiger. Genève).

La traduction des Septante, dont il a été parlé déjà , fut la prompte conséquence de cette abondante dissémination des livres saints , comme elle est un témoin authentique de leur canonicité.

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§ 51. Les apocryphes. - Examinés aux divers points de vue qui viennent d'être indiqués, les livres qu'on connaît sous le nom d'apocryphes ne peuvent revendiquer aucune autorité divine. Les preuves extérieures leur sont contraires, aussi bien que les preuves intérieures.

Ils ne figurent en effet dans aucun catalogue des quatre premiers siècles du christianisme, et ils n'ont jamais été considérés comme règle de foi jusqu'aux jours du concile de Trente, qui le premier, et seul , les a déclarés canoniques. Philon ne les cite jamais comme il cite l'Ecriture , et Josèphe les repousse d'une manière positive (Contre Appion, 1 , 8). Les Juifs ne les ont jamais reçus comme canoniques, et ils ne sont cités ni par notre Seigneur, ni par les apôtres, ce qui est d'autant plus remarquable que Paul cite jusqu'à trois fois des auteurs païens , et que Jude emprunte des citations à d'autres sources hébreuses qui ne sont pas contenues dans le canon. Il n'est pas moins digne de remarque que le dernier des hommes inspirés de l'Ancien-Testament termine ses oracles en recommandant à ses compatriotes les livres de Moïse , et en déclarant qu'il ne faut plus attendre aucun messager de l'Eternel avant la venue du second Elie (Mal., IV, 4-6).

On peut objecter cependant que quelques-uns des livres apocryphes ont été cités comme canoniques par quelques-uns des Pères de l'Eglise. Ainsi Baruch (et Baruch seul), par Origène, Athanase, Cyrille et Epiphane; Tobie, Judith , la Sapience, l'Ecclésiastique et les deux livres des Maccabées, par Augustin seul. Quant aux autres Pères du troisième et du quatrième siècles, ils ne mentionnent pas les apocryphes, ou , s'ils le font, c'est pour en contester la canonicité.

Quant aux preuves internes, elles sont plus décisives encore. Ces livres ne revendiquent nulle part une autorité divine; parfois même ils semblent en désavouer la pensée (2 Macc. , II, 21-33; XV, 38). Ils renferment des détails contraires à l'histoire, ils sont en contradiction avec eux-mêmes, ils sont en opposition avec les doctrines et les préceptes de l'Ecriture. - Ainsi , cf. Baruch, 1, 2, avec Jér. , XLIII, 6, 7. L'histoire de Bel et du dragon ne concorde pas avec celle de Daniel dans la fosse aux lions. La mort d'Antiochus Epiphane est racontée de trois manières différentes - 1 Macc., VI, 4-16. 2 Macc., I, 13-16; IX , 28. - Le livre de la Sapience est attribué à Salomon, et il cite des passages d'Esaïe (XIII, 11-18), qui lui est de beaucoup postérieur. - Les prières pour les morts sont sanctionnées dans 2 Macc., XII, 43-45. La justification par les oeuvres semble annoncée dans Tobie, XII, 8, 9. 2 Esdras, VIII, 33. - Le mensonge est approuvé pour certains cas dans Tobie, V, 12; XII , 15. Le suicide est loué comme héroïque dans 2 Macc. , XIV, 42. L'assassinat est ordonné dans Judith, IX , 2-9. cf. Gen. , XLIX, 7. Les sortilèges sont sanctionnés dans Tobie, VI, 16,17.

Toutefois, si ces livres n'ont aucune autorité canonique, ils ne sont pas tout-à-fait sans valeur historique; ils font connaître les coutumes et les moeurs des Israélites après le retour de l'exil, leurs progrès en divers genres de connaissances, leur caractère religieux et leur gouvernement. Quelques-uns développent d'anciennes prophéties et en démontrent l'accomplissement; d'autres font connaître les principes et les sentiments les plus exaltés du patriotisme chez des hommes non inspirés.

Les deux livres d'Esdras, Tobie. Judith, les additions au livre d'Ester, Susanne, et l'histoire de Bel et du dragon, n'ont presque pas de valeur; ils trahissent une puérile crédulité et l'abandon volontaire des vérités révélées.

Le livre de Baruch, le Cantique des trois jeunes gens et la Prière de Manassé valent déjà mieux. L'auteur en est inconnu. Ils contiennent diverses erreurs, mais ils ont été écrits dans des intentions honnêtes et pieuses; ils montrent les idées qui avaient cours , à cette époque, sur la religion individuelle et la foi personnelle.

Les autres livres sont de beaucoup supérieurs. La Sapience, qui n'est pas de Salomon, bien qu'elle lui soit attribuée, fut probablement écrite en imitation de ses Proverbes , et renferme d'excellents conseils. L'Ecclésiastique, qui ne se donne pas pour inspiré, est souvent excellent. Il est surtout utile à étudier en ce qu'il montre comment les Juifs entendaient leur loi, quelles espérances ils puisaient dans les promesses divines, et par quels motifs ils s'encourageaient dans la pratique de la piété. Le premier livre des Maccabées donne l'histoire de la délivrance des Juifs sous le règne de l'illustre famille qui a donné son nom à ce livre. Il contient de nombreux exemples d'une foi héroïque, et peut être consulté avec le même degré de confiance que toute autre histoire non inspirée. Le second livre est inférieur au premier , historiquement et moralement ; mais il prouve la ferme assurance des Juifs en une vie future , et rapporte divers exemples de dévouement à la religion et aux institutions de la loi.

(Voyez Fabricii Codex Pseudepigr. V. T. 4713-41. Noulinié.)


Table des matières

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(1) Ignac. aux Ephés., XII. Polyc. aux Phil., III, 11, 12. Clém. aux Cor., 1, 47.


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2M 15,38 Si la composition en est bonne et réussie, c'est aussi ce que j'ai voulu. A-t-elle peu de valeur et ne dépasse-t-elle pas la médiocrité? C'est tout ce que j'ai pu faire... retour


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2M 12,43 Puis, ayant fait une collecte d'environ 2.000 drachmes, il l'envoya à Jérusalem afin qu'on offrît un sacrifice pour le péché, agissant fort bien et noblement d'après le concept de la résurrection.

2M 12,44 Car, s'il n'avait pas espéré que les soldats tombés dussent ressusciter, il était superflu et sot de prier pour les morts,

2M 12,45 et s'il envisageait qu'une très belle récompense est réservée à ceux qui s'endorment dans la piété, c'était là une pensée sainte et pieuse. Voilà pourquoi il fit faire ce sacrifice expiatoire pour les morts, afin qu'ils fussent délivrés de leur péché. retour


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Tb 12,8 Mieux vaut la prière avec le jeûne, et l'aumône avec la justice, que la richesse avec l'iniquité. Mieux vaut pratiquer l'aumône, que thésauriser de l'or.

Tb 12,9 L'aumône sauve de la mort et elle purifie de tout péché. Ceux qui font l'aumône sont rassasiés de jours; retour


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2M 14,42 il choisit noblement de mourir plutôt que de tomber entre des mains criminelles et de subir des outrages indignes de sa noblesse. retour


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Tb 6,16 Il lui dit: ¶Oublieras-tu les avis de ton père? Il t'a pourtant recommandé de prendre une femme de la maison de ton père. Alors, écoute-moi, frère. Ne tiens pas compte de ce démon, et prends-la. Je te garantis que, dès ce soir, elle te sera donnée pour femme.

Tb 6,17 Seulement quand tu seras entré dans la chambre, prends le foie et le cour du poisson, mets-en un peu sur les braises de l'encens. L'odeur se répandra, retour