| Les ouvrages traitant de 
                l'origine de l'homme admettent que l'Homo erectus descend d'un 
                pré-hominien lequel s'apparentait à un singe1. 
                Le singe2 
                serait descendu de son arbre pour s'aventurer dans la savane parmi 
                de hautes herbes qui l'ont obligé à se redresser 
                de plus en plus fréquemment et c'est ainsi qu'il serait 
                devenu bipède. Cette position, debout sur deux pattes, 
                aurait eu pour conséquence de libérer les membres 
                antérieurs et d'accroître le volume du cerveau et 
                du cervelet, permettant à l'intelligence de se développer 
                et d'acquérir l'esprit d'abstraction.3 Ainsi seraient apparus 
                les ancêtres de l'homme ! Tout cela est raconté avec 
                force détails comme si l'un de nos éminents savants 
                en avait été témoin.Dans cette hypothèse du redressement, une question se pose 
                ce préhominien s'est-il redressé progressivement 
                ? Ou épisodiquement avant que ce caractère ne devinsse 
                définitif après plusieurs générations 
                ? Ou brusquement en l'espace d'une génération ? 
                En un mot, peut-on vraiment passer à la position debout 
                (de 4 à 2 pattes), et comment ?
 Essayons de chercher la réponse dans les dernières 
                connaissances relevant de la "posturologie" (étude 
                des mécanismes de la posture humaine et des conditions 
                de son maintien). En station bipédique l'être humain 
                se trouve en effet dans la situation la plus instable qui soit 
                : celle du pendule inversé. Mais il parvient à se 
                maintenir debout, c'est-à-dire en équilibre, grâce 
                à 'une série de capteurs qui, par le rôle 
                "cybernétique ,4 du cervelet, agissent sur le système 
                tonique postural régissant la tension des chaînes 
                musculaires
 - Les capteurs : situés principalement dans les pieds (peau 
                articulation - muscles) ; dans l'il ; et dans le système 
                manducateur (articulation de la mâchoire - dents - muscles). 
                Accessoirement : dans l'oreille interne, la peau et le centre 
                cérébral supérieur.
 - Le système tonique postural ascendant : composé 
                de la chaîne musculaire dorsale ascendante (jambes-cuisse-rachis 
                lombaire-colonne vertébrale avec vertèbres, ligaments, 
                muscles, ceinture scapulaire, etc ...)
 - Le système tonique postural descendant : composé 
                des muscles de la face antérieure du corps à partir 
                de la mâchoire inférieure.
 - Le système manducateur : il est le point de rencontre 
                des deux systèmes toniques posturaux lorsqu'ils s'équilibrent 
                quand l'être humain se tient debout.
 Les deux systèmes toniques posturaux, ascendant et descendant, 
                peuvent se comparer à une maquette de bateau à voile: 
                toute actions sur l'un des haubans va créer une série 
                de tensions sur certains tandis qu'il va en détendre d'autres.
 De même une perturbation 
                de l'un des capteurs va immédiatement modifier la tension 
                des chaînes musculaires. Cette modification de tension induit 
                alors un trouble de la posture, toujours douloureux. Exemples : - En position debout, la 
                fermeture des paupières neutralise les capteurs des yeux 
                et provoque une perte d'équilibre en quelques secondes. - Une mauvaise posture 
                du pied à la suite d'une contusion ou d'une entorse à 
                la cheville pourra se compenser et la douleur se reporter au niveau 
                du genou parce qu'il se trouvera fonctionnel en position déviée. 
                Mais si cette articulation voit son déséquilibre 
                compensé par une excellente tenue ligamento-musculaire, 
                le trouble va se trouver porté au bassin ou plus haut sur 
                la chaîne ascendante : aux vertèbres lombaires ou 
                dorsales ou cervicales, ou au point charnière de l'articulation 
                de la mâchoire. Il peut redescendre par la chaîne 
                descendante et se localiser aux muscles thoraciques, etc... - Combien de patients souffrent 
                du genou ou de la hanche à la suite d'une vieille entorse 
                de la cheville qui a laissé le pied légèrement 
                dévié ? - L'affaissement d'une 
                voûte plantaire du pied ou un mauvais travail de semelles 
                orthopédiques peuvent affecter la chaîne musculaire 
                descendante et provoquer des difficultés respiratoires 
                à l'occasion d'efforts ou de légers troubles d'incontinence 
                au niveau de la vessie. - Une talonnette orthopédique 
                peut déclencher tout une série de douleurs dorsales 
                et musculaires sur un sujet équilibré. - Une discopathie des vertèbres 
                cervicales peut provoquer une douleur à l'articulation 
                de la mâchoire. - Un pied dévié 
                dans le jeune âge peut induire un léger strabisme 
                (oeil qui louche) de même sens. - Une rotation non corrigée 
                du bassin va entraîner une usure prématurée 
                des dents d'un seul côté de la mâchoire. - Une personne totalement 
                édentée et ne portant pas d'appareils dentaires, 
                sera plus voûtée que la normale. - Une dent en mal-occlusion 
                va entraîner un trouble de l'articulation de la mâchoire 
                qui pourra être lui-même douloureux mais aussi générer 
                des douleurs sur le sommet de la tête, à l'occiput, 
                autour de l'il, ou à l'épaule. La présence du système 
                dentaire (dents-articulation de la mâchoire et muscles manducateurs) 
                parmi les capteurs du système tonique postural nous permettant 
                de nous tenir debout est bien établie. Un appareillage 
                permettant une série d'enregistrements posturographiques 
                donne la projection du centre de gravité d'un sujet sur 
                son polygone de sustentation. L'enregistrement dure une minute 
                à raisons de 20 mesures de projections par seconde. Exemple 
                n°1 : Sujet normalement équilibré. Yeux 
                ouverts |